Fightstar - Be human

Les anglais sont des cons.
Sans remonter à Jeanne d'Arc, sans vouloir critiquer leur bouffe, sans parler de leur rugby... Depuis les Spice Girls je leur en veux un peu. Ils nous ont toujours envoyé leurs merdes musicales mais ne laissent rien filtrer de bien...(et je n'aime pas les Beatles).

Ou alors nous sommes trop cons pour ignorer les énormes Oceansize, les éternels Feeder etc. Ne faisons pas la même erreur avec Fightstar.

En plus ce groupe n'est pas un débutant, et si on le prend c'est dans la force de l'âge : 5e production en 5 ans ! Puis si on le prend c'est avec ses qualités et ses quelques défauts.S'il y a des défauts ils sont concentrés dans "The whisper": faiblard, mauvais, titre pour la radio que les radios trouveraient raté avec des influences sous-sous-Muse (dans ses pires heures) et le sirupeux "Give me the sky"(digne du dernier Dredg). Mais considérons ces deux petits passages à vide (qui peuvent trouver preneurs malgré tout) comme des chutes du rez-de-chaussée.

Parce qu'à côté Fightstar c'est du solide. Solide parce que, ô rage du chroniqueur, pas moyen de leur coller une étiquette valable deux titres de suite. Mais ils s'en sortent avec des lauriers sur la tête.
"Calling on all stations"est sans doute la meilleure entame que nous pouvions espérer. Leur point fort réside dans des arrangements classiques : l’incrustation de violons qui tranforme un morceau de rock plutôt banal, sympathique (!) mais banal, un rock à la Biffy Clyro pour donner une idée.
Mais les cordes comme sur "War machine" nous baladent (violentes, agressives, mais parfois douces) sans jamais être dispensables et elles nous le prouvent à chaque fois. La petite griffe qui prouve la qualité des anglais.
Néanmoins, ces violons peuvent être discrets ("Never change"), cohabiter voire même disparaître aux dépens d'un piano un peu moins bienvenu de manière générale.

Puis le groupe qu'on soupçonne de faire dans la douceur ("Tonight we burn", "Mercury Summer", sur l'excellente clôture "Follow me in the darkness") ou dans le rock, nous sort sa fureur au milieu de sa recette.
Ainsi "Damoclès"est une sorte de mix métal avec un hurleur aux allures parfois hardcore associées à un chant mélodique : un gros riff néo-métal, une double syncopé. On avait eu à faire à la même idée sur "Colours bleed to red" qui sonnait plus émocore.
Le groupe se cherche t-il ? Oui et non, il navigue dans plusieurs genres sans quitter pour autant une personnalité qui est la sienne : et ça c'est la marque d'un grand groupe.

Au final le morceau le plus synthétique, celui qui mélange tout ce qui a pu être entendu c'est "Chemical blood". Assez exceptionnel il mêle des cordes, un chant mélodique, une double pédale, un chant hardcore, un refrain pop-rock. Le plus inattendu est que cela fonctionne à merveille...

Fightstar aurait-il trouvé LA solution pour mêler les genres au sein des titres et entre les morceaux sans que nous nous perdions dans les méandres de leurs inspirations musicales ? Peut-être bien car les anglais savent rester accessibles, n'offrent rien de dégoulinant et pour le coup forcent l'admiration car chaque écoute apporte son petit lot de surprises. Non, vraiment ceux-là on ne doit pas les laisser filer...

Tookie

le 31/05/2010