Glorior Belli - The Apostates

Chronique CD album

chronique Glorior Belli - The Apostates

Si le précédent avait consacré un certain retour aux racines dites classiques, tout relatives, quand il s'agit de causer de Glorior Belli, The Apostates ouvre une nouvelle voix pour le combo : la leur.

 

Car ici les notes lézardent au ras du sable. Rampant dans la poussière ocre d'un désert pas loin de Pandemonium. Un endroit où la beauté est bel et bien présente mais possède comme contrepartie de brûler les yeux au fer rouge. Bon, la poésie de bistrot, c'est nul.

Pourtant, The Apostates impose des images et des métaphores.

Imaginez alors, au niveau purement cinématographique, le Vampires de John Carpenter, sans le kitch ou niveau littéraire, Chuck Palahniuk ou Brussolo écrivant sur Satan, sa rébellion et son envie de retourner au paradis.

Pfff, faut avoir des références culturelles digne d'un pot de confiture Bonne Maman aux quatre fruits.

 

On va tenter le côté expert.

Les guitares sont ici les maîtresses de cérémonie. Les prophétesses baignent ainsi nos oreilles dans des envolées jamais pompeuses mais éminemment émotionnelles. Le batteur joue de subtilités aussi et d'une frappe appuyée et judicieusement placée comme un cierge bien large sur le banc de prière d'une nonne. Mouais...

Allez, on va se la faire sous l'angle du RienaBattreStaïle, avec tout attirail de subjectivité que cela implique.

The Apostates est donc une balade riche en ambiances diverses. Même si une certaine mélancolie funèbre prédomine. Pourtant, c'est le rock lourd et poussiéreux illustré par "Jerkwater Redemption" qui règne. Un propos venu de l'ombre, principalement évoqué dans ce chant unique. Des vocaux sortis d'une gorge cancéreuse. Baigné de boue et de petits vermisseaux tout crachou.

 

Mais Glorior Belli colle surtout des coups de santiags dans les potes de Yuan Meng. En osant la mélodie où on ne l'attend pas. "Deserters Of Eden" se promène alors tranquille avec ses pompes pointues et son schlass bushcraft dans la pogne. Le terrible titre éponyme, d'aspect innocent, vous coagule le sang plus sûrement que les chicots du serpent fierce.

On kicke des ass donc, en pondant aussi une ballade de prostituée pour draguer les Incels canadiens militants, apprenant à conduire sur des passants. Un morceau qui se rattrape par son jeu de guitare. Un gros doigt d'honneur en fait, aux pontes intégristes de la scène. Une démarche qui, perso, me met le sourire tellement les mecs semblent s'en branler des avis (une simple apparence, je vous assure, sont sympas).

 

Glorior Belli rejette alors la doctrine de son ordre en donnant tout son sens au titre de son album.

 

Si le Black Metal de Pépé vous fait désormais soupirer (« Y'a 20 ans oui tu vois, mais là je ne peux plus. ») et le BlackMergaze vous emmerde un peu (« Pas de bol, t'écoute Møl. »), Glorior Belli nous donne une leçon dans l'Art (Noir) de la Guerre, un peu comme l'autre là... machin... merdouille... Jackie Chan.

photo de Crom-Cruach
le 26/07/2018

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