Gokan - Modes De Pensées

Chronique CD album (53 minutes)

chronique Gokan - Modes De Pensées

Le metalcore est en perte de vitesse… qu’on se le dise. Avec l’arrivée du deathcore, on entend moins parler de ce premier, qui suscite moins d’intérêt de la part des médias, et semble-t-il, du public. Bizarrement, Gokan, groupe Nantais, semble bien avoir décidé de remonter le fleuve à contre-courant, en nous proposant avec cet album un metal-hardcore emprunt à une personnalité indéniable, faisant suite à un EP plus en phase avec le deathcore, autant au niveau des rythmiques que du son. Grand bien leur fasse !

 

Autant l’avouer de suite, il s’avère assez difficile de faire une chronique de cet album. Chaque titre a sa personnalité, ses spécificités, même si un certain « coup de pinceau » est reconnaissable. De plus, la durée de l’album ( 53 minutes )n’est pas là pour arranger les affaires du chroniqueur… Non pas que l’album soit ennuyeux, au contraire ! Mais le nombre d’écoute afin d’assimiler le tout s’avère plus conséquent qu’un album de hardcore old-school tapant dans les 25 minutes… Vous en conviendrez…

 

Sur ces tergiversations, attaquons nous à l’engin en question : Modes De Pensées. Et là, premier indice pour le chroniqueur : Le chant sera en Français ! Elémentaire, me répond un détective dont le nom m’échappe subitement. Bonne initiative donc que le chant en Français, mais également un défaut indirectement : Il est vrai que le style pratiqué rend la chose difficile, mais il serait de bon ton de faire en sorte que le chant soit compréhensible… L’esprit du clan a compris l’intérêt d’utiliser un phrasé et des accentuations purement françaises, ce qui rend les paroles indéniablement compréhensibles dès la première écoute. Dans le cas de Gokan, il faut être bigrement attentif, même dans les moments où le chant n’est pas crié malheureusement. Autrement, vocalement parlant, le chanteur nous gratifie d’un registre vocal bien maitrisé, les voix hurlées s’avèrent efficaces et somme toute assez variées. Les voies claires, elles, ont le mérite de n’être point abusives, et donc pas superflues. On pourra d’ailleurs citer le titre Une Douce Victoire, ou les passages assez aériens sont bien maitrisés… Après : quid du live ? En espérant que ces voies claires soient maitrisées en concert, au risque de faire autant d’effet qu’un pétard mouillé.

(ne faisons point nos mauvaises langues, n’ayant pas eu l’occasion de les voir en concert… je ne pourrais juger… )

 

La musique, quant à elle, est à l’image des voix : variée... Bien entendu on reste dans un registre très proche du metalcore, tout en y apportant un certain nombre de nuances. Le tout est bien energique, la puissance est là et la production n’est pas du genre à faire pâlir nos chers compatriotes présentés en ces lignes face aux groupes étrangers. Certains pourront reprocher au groupe un certain manque d’originalité face à nos collègues trans-atlantique… soit… Mais ces mêmes personnes ne pourront pas dire que les Nantais agencent mal leurs compos ! En effet, même si ces influences metal-hardcore sont très présentes en général, il n’y a pas d’incohérences, pas de fautes de styles… C’est carré, ça envoie, et dans le fond, quand on écoute un album de ce genre… c’est un peu ce qu’on demande, n’est ce pas ?

 

Cependant, ne vous y méprenez pas, nous n’avons pas non plus à faire ici à un énième clone de cette scène metalcore, qui est, il faut l’avouer, en perte de vitesse face à l’émergence d'autres styles en vogue. Gokan apporte dans sa musique son expérience, sa petite patte qui fera que vous pourrez l’identifier assez facilement à la suite de quelques écoutes.

 

À noter, enfin, les deux derniers titres, qui même s’ils sont différents du style pratiqué par le groupe sont assez sympa. Le premier, Délétère, met en scène les du groupe de hip-hop Akalmy. Ils posent leur flow sur la musique de Gokan qui se trouve ici plus posée, tout faisant comprendre qu’on est sur un corde raide : une certaine impression d’urgence qui fait plaisir à entendre. Le dernier quant à lui, est un remix fait pas les gars de Beat Torrent, nous gratifiant d’un electro qui pourra plaire à ceux qui ont apprécié Suicide Season : Cut Up, l’album de remix de Bring Me The Horizon.

 

Comme quoi, même si le groupe a opéré un virage assez serré niveau orientation depuis le premier EP, Ce premier album concrétise les bonnes choses qu’on pensait du groupe. Cet album plaira à coup sûr à ceux qui apprécient ces mélanges hardcore/metal avec un chant français… un peu à l’image de The ARRS, mais avec un coté metal dominant pour l’album chroniqué ici !

photo de JiBrest
le 19/03/2010

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