Grimhowl Grave - Pandaemonium

Chronique mp3 (44:16)

chronique Grimhowl Grave - Pandaemonium

Après un mini (Obsolescence; certes long, mais un mini quand même) et ce Pandaemonium (un peu court, mais un album quand même), on pourrait croire que Grimhowl Grave est un tout jeune groupe de la scène clermontoise. Pourtant, il n’en est rien. Enfin, disons que le groupe est assez jeune, oui, mais ses membres sont en fait de vieux briscards qui baignent dans le petit monde du metal auvergnat depuis pas mal de temps.

Tout commence avec Seb et Stéphane qui, après avoir joué et sorti des albums avec respectivement Deacon’s lodge, Detorn et Endless agony, décident de former un groupe qui tienne la route, c’est-à-dire de qualité et qui dure dans le temps. Pour ce faire, ils contactent Florian de Telperion et Thomas de Corpus funeralis. La suite, vous ne la connaissez peut-être pas encore, mais il n’est jamais trop tard pour bien faire…     

 

Bref, vous l’aurez compris, si l’expérience est synonyme de savoir-faire, Grimhowl Grave compte d’ores et déjà parmi les valeurs sûres ! 

 

Effectivement, à l’écoute de cet album, on sent immédiatement que le groupe maîtrise son sujet :

 

Tout commence par un "Shapes and shadows" résolument mid-tempo, puissant et relativement hypnotique (relativement car le chant et la narration nous tiennent bien éveillés). Cela dit, j’utiliserais ici plutôt le terme épique que progressif.

Confirmation dès le deuxième morceau : nous voilà donc lancés dans une épopée black/death qui ne laisse aucune place au doute. Il s’agit bien de metal 100 % pur jus; pas de cotillons, pas de piste de danse, ni serviettes ni boite de sardines; ici pas de yeah yeah, pas de lalalala… Dès ce Lilith, Grimhowl Grave transpire déjà l’intégrité. Sur un départ qui rappelle un peu Primordial, le morceau part dans un black aux influences heavy, plutôt mélodique, et culmine avec des chœurs dignes du bon vieux  temps des vikings.

Le tempo s’accélère avec "Slave to the undying", morceau typiquement black/death, ou death/black, c’est selon, à la croisée du heavy et de l’école suédoise. On sautille un peu en se disant que, déjà, ce Pandaemonium est étonnement homogène.

Mais bon, on n’est pas là que pour rigoler; le serpent qui encercle le monde (traduction du titre), c’est-à-dire le célèbre Ouroboros, va nous replonger dans l’ambiance épique initiale en se mordant la queue à pleines dents. Le vent du grand nord se remet à souffler sur les riffs et, aussi curieux que cela puisse paraître, le chant me fait penser ici au Failures for gods d’Immolation. Sans doute est-ce la preuve, si besoin était, que les influences du groupe sont multiples.

D’ailleurs l’intro de "Rip and tear" viendrait tout droit de la Floride des 90’s que l’on ne serait pas surpris. Encore un excellent morceau avec ses alternances de black, de death, et son passage du grand méchant loup (dédicace à Seb).

Arrive ensuite le titre éponyme qui, pour faire court, pourrait tout à fait figurer dans la discographie de Behemoth, période Demigod pourquoi pas.

Alors du coup, pour le dernier morceau on se demande si celui-ci va nous faire penser à Belphegor, Paradise lost, Dissection, ou bien Diabolical masquerade, et que sais-je encore… Eh bien non. Pour ma part, j’ai immédiatement pensé à Emperor; "The wanderer", le dernier titre d’Anthems… Un instrumental aussi calme que profond et apaisant, comme le silence qui suit.

 

Déjà fini ? Oui hélas... le temps est passé si vite. Autrement dit, on ne s’ennuie pas une seconde à l’écoute de Pandaemonium. On en ressort, pour ainsi dire, avec une sorte de satisfaction du devoir accompli. Les morceaux sont plutôt longs, mais la variété du chant leur donne du relief. L’ensemble est assez sombre, pourtant, on devine toujours dans le fond une petite lumière prête à jaillir. Or, la diversité des influences y est sans doute pour beaucoup… En fait, prenez par exemple Deicide et Sinister d’un côté, Immortal et Sacramentum de l’autre, ralentissez un peu le tempo, et vous aurez une idée du spectre couvert par Grimhowl Grave.

En un mot, nous tenons là un groupe très prometteur, doté d’un savoir-faire certain, qui n’a pas de gros moyens mais qui ne donne pas l’impression d’en avoir besoin, et, surtout, qui tire sa force d’une homogénéité à toute épreuve. Pas de chichis, Grimhowl Grave sait faire la distinction entre simplisme et simplicité. Un bel hommage au metal de ces 25 dernières années !     

 

 

Les + : Une intégrité peu commune 

Les - : Pas de support physique à ce jour (snif!)

le 24/05/2019

2 COMMENTAIRES

cglaume

cglaume le 24/05/2019 à 12:11:03

Bienvenue à Cadichon au passage !

Seisachtheion

Seisachtheion le 31/05/2019 à 22:28:22

Yep, welcome à toi!

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