Guillaume Pingard - The Theatralisation of the Missing Part

Chronique CD album (74)

chronique Guillaume Pingard - The Theatralisation of the Missing Part

 

Gros plan aujourd’hui sur un album qui se veut intemporel. Le postulat de Guillaume Pingard (Chanteur et guitariste chez SentencE) est de délivrer un album instrumental en 2 phases distinctes. Exercice osé pour le concept à l’heure où la musique se digitalise au maximum et se consomme de plus en plus rapidement. The Theatralisation of Missing Part s’annonce comme un nœud de résistance à l’épreuve du temps, à l’épreuve de l’immédiateté car il faudra pendre le temps de pouvoir se plonger dans l’œuvre. Pour ce deuxième effort en solo, Guillaume Pingard retrouve une de ses marottes favorites justement, cette interrogation sur le temps qui passe. Faisant suite à Cascadia (2007), dont le thème était la référence à l’instant et la liberté de ce que nous en faisons.

 

 

Sur le site de l’auteur, nous apprenons que le projet démarre en 2008. En chiffres, cela donne 1 double album pour 70 minutes de musique. 2 ans de composition, 6 mois d’enregistrements dont 2 intensifs (en 500 prises réparties, soit 4 heures quotidiennes de travail parfois plus jusqu’à 20 heures par week-end). Si la musique est une histoire de passion avant tout, cette réalité traduit aussi l’implication physique et mentale pour faire aboutir un tel projet. Et le contenu me direz-vous ?

 

 

Nous aurions pu nous attendre à une pure démonstration technique, j’écris ça sans arrière-pensée négative, et à devoir écrire une chronique basée sur la forme, le picking et les triolets. Une belle gageure pour qui n’a pas forcément les compétences requises. En lieu et place d’un concours de tricotage à 10 doigts dont 2 pouces opposables, on a affaire à des ambiances, de véritables courts-métrage de sons. Un disque à regarder par le prisme des émotions et des sensations qu’il procure. La délicatesse dont l’idée d’extraire un chapitre plutôt qu’un autre. Bien sûr les spécialistes apporteront un regard plus attentif sur l’ingénierie déployée. Pour ma part, je suis  étonnamment satisfait par la place qu’occupe la basse tout au long des plages. Pour un travail sur la guitare, on ne peut que s’en réjouir, les 4 cordes si souvent négligées font bien plus qu’accompagner les morceaux. C’est un bassiste qui vous le dit !

 

 

L’album se divise en 2 parties distinctes donc, 5 titres auxquels on s’attend, prévisibles dans ce genre d’exercice et 4 titres plus expérimentaux qui donnent la part belle à un travail sur le son (davantage que la technique ou le –style- choisi).  On se rend compte aussi après plusieurs écoutes que la voix ne manque pas. Les solis décuplés jouent parfois avec les nerfs et provoquent un rejet violent chez les non-initiés. The Theatralisation of the Missing Part parvient à se défaire de ces poncifs par une belle diversité. « Taktik » en est un des exemples les plus frappants.

 

Les deux parties de « It was the only way to… » aussi dissemblables soient-elles, représentent à mon sens la richesse des compositions et la largesse d’esprit et d’innovation dans un genre souvent cloisonné à ses propres modèles. Guillaume Pingard m’apparaît davantage comme un créateur libre que comme un technicien appliqué. Généralement insensible à ce genre de démonstration, j’ai pris du plaisir à l’écoute du disque, cherchant les dérapages bienvenus qui emmènent l’auditeur ailleurs. Belle Pièce.  De théâtre il en question mais bien loin de toute tragédie.

photo de Eric D-Toorop
le 07/02/2011

1 COMMENTAIRE

Agnostic

Agnostic le 13/02/2012 à 12:29:31

Beaucoup de bruit pour rien.
Cet album, j'ai eu du mal à aller jusqu'au bout... Guillaume Pingard devrait plutôt jouer du kazoo.

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