Hanternoz + Tannöd + Rauhnåcht - Spukgeschichten - Anciennes légendes des Alpes

Les paysages, en particulier les plus rudes, une source infinie d'inspiration pour les groupes de Metal extrême? Il n'y a qu'à voir l'influence que peuvent avoir les sept collines de Bergen sur les albums de Taake, ou les étendues gelées de Blashyrkh sur ceux d'Immortal. Et ce ne sont que deux exemples sur une très large tripotée. Aujourd'hui, c'est au tour du label Antiq,  à l'initiative de ce split CD qui réunit Tannöd, Rauhnåcht et Hanternoz pour rendre hommage, comme le nom de l'album le laisse entendre, à l'une des principales chaînes montagneuses d'Europe. Casting international puisque l'on retrouve respectivement des allemands pour les deux premiers et des français. Trois groupes pour trois visions du Black à tendance païenne.

On commence par Tännod, porteur d'une optique trve: seuls batterie / basse / guitares / chant suffisent au groupe pour mettre en musique sa participation au concept. Des guitares acérées se mettent au service de riffs guerriers pour insuffler aux rythmiques typiquement BM un esprit épique pouvant rappeler les maîtres Mithotyn ou Falkenbach. L'ensemble est certes convenu, mais il n'en reste pas moins efficace. Tannöd ne s'embarrasse pas de fioritures, quatre titres (plus une longue intro), entre 5 et 6 minutes, rentre-dedans sans quasiment aucun temps de répit.

Rauhnåcht dispose d'un temps de jeu légèrement plus long mais ne propose "que" deux titres, de plus de dix et douze minutes respectivement. Dès les premières secondes, le contraste est marqué: tout se met en place progressivement, tout d'abord avec des bruitages "nature", puis arrivent des percussions tribales, un synthé atmosphérique. S'installe un Pagan Folk racé dans la veine d'Árstíðir lífsins, mid tempo, très narratif, et comme Tannöd, chanté en Allemand. Pas désagréable mais pas transcendant non plus.

Vient le tour de Hanternoz, l'un des nombreux projets d'Hyvermor, qui propose trois titres, entre six et huit minutes. Le premier est plutôt "gentillet" par rapport à ce qui a précédé. Flûtes, vielles à roue se marient à des riffs Heavy Metal et des vocaux en français tantôt déclamés tantôt hurlés, pour un résultat entre Créatures et Grylle. Le groupe durcit clairement son propos par la suite en se débarrassant des instruments traditionnels et en se concentrant sur un BM épique assez proche de l'école slave. Les textes en français permettent de mettre en valeur le travail d'Hyvermor pour nous transmettre des récits et légendes alpins de l'Ancien Régime.

Malgré des styles différents, les trois groupes se complètent plutôt bien et font de Spukgeschichten – Anciennes légendes des Alpes une sortie cohérente qui permet de mettre en lumières des formations loin d'être déméritantes. 

Xuaterc

le 06/03/2018