Horrendous - Idol

Chronique CD album (40:05)

chronique Horrendous - Idol

A peine a-t-on eu le temps de nettoyer les sous-vêtements souillés consécutivement aux sorties des exceptionnels derniers Exocrine et Gorod que c’est au tour de Horrendous de proposer du neuf… Ce 2e semestre 2018 est sacrément généreux en Death voluptueux mazette! Et l’excitation est d’autant plus grande vis-à-vis de l’arrivée d’Idol que – tout comme Ascension et A Maze of Recycled Creeds en leur temps – le 3e album des Américains avait figuré en bonne position dans mon Top de fin d’année d’alors. Différence majeure avec ses collègues bordelais toutefois: Horrendous ne renouvellera pas l’exploit en 2018, la faute à l’assagissement relatif d’une musique qui semble dorénavant vouloir explorer les possibilités qu’offre le "Lethargic Technodeath" éthéré.

 

Mais laissez-moi vous faire visiter les 8 nouvelles pièces musicales au sein desquelles la nouvelle recrue de Season of Mist nous propose de poser notre balluchon. Basse feutrée paressant en apesanteur au milieu d’un profond océan d’étoiles mortes, l’album s’ouvre sur ce genre d’alcôve douillette évoquant la délicatesse d’un Cynic ou du Pestilence de Spheres.

 

« ... Mouais », se dit l'amateur de sensations fortes, « si la suite est du même acabit, on ne risque pas de se froisser un muscle ou de se vriller un nerf! »

 

Puis arrive le premier vrai morceau, « Soothsayer », et il faut reconnaître que ça tournicote avec plus de vivacité, même si la dynamique un peu retorse évoque les méfaits d’un Atheist qui comploterait contre les partisans de la lisibilité mélodique… C’est donc cahin-caha, en trébuchant d’un pied sur l’autre et en prenant bien soin d’éviter les lignes droites que le groupe franchit les 5 premières minutes, sans réussir vraiment à nous empoigner les tripes comme il l’avait brillamment fait sur Anareta.

Troisième à s'extirper du peloton de tête, « The Idolater » prend tout son temps pour allumer le contact et passer la première – du coup on est bien content de ne pas être poursuivi par Jason Voorhees ou une bande de zombies énervés car sinon on se serait rapidement fait rattraper par cette horde fulminante, puis mastiquer la couenne. Mais allez, au bout d’une minute et vingt secondes, on sent que la sauce prend, et on espèce se faire enfin tartiner la bouille avec du méchant qui-tabasse… Sauf que non, c’est apparemment le vieux vaisseau toussotant de Voivod qui va assurer la course, et c’est dans la bringuebalante guimbarde québécoise que le groupe nous emmène faire des cabrioles assez peu confortables. Heureusement on admire de beaux volutes mélodiques au cours de ces plus de 5 minutes, mais on trouvera quand même que la chose manque globalement de panache et de génie – surtout comparativement aux opus précédents.

 

Et les morceaux suivants de prolonger cette impression d’une certaine lourdeur, de maladresse occasionnelle et d'inconfort tortueux. Du coup, bien qu'ils témoignent d’un savoir-faire technique évident, ceux-ci ne réussissent pas à recréer la magie des étreintes passées. Certes, la touche « old school technodeath » reste la même (le feeling rock occasionnel exclus, par contre), les références aux grosses légumes du genre sont bien présentes – bref tous les ingrédients semblent réunis. Mais on a beau attendre, tenter d’y croire, le mouvement de va-et-vient reste mécanique et n’aboutit jamais à la libération finale espérée, à l’explosion de lumière et de sensations fortes.

 

Alors c’est vrai, « Devotion… » fait quand même preuve d'une bonne petite pêche bien thrashy, la fin de « Golgothan Tongues » a du chien (en avant marche, la tête haute, à partir de 4:00!), et on n’est pas loin de céder au sex-appeal du déhanché de « Divine Anhedonia » – qui, après un violent coup de rein, tente une judicieuse approche en crabe sur laquelle vient se greffer un superbe solo (à 3:05). Mais malgré de régulières et évidentes manifestations d’élégance, la sensation qui nous colle durablement aux basques est celle d’une certaine apathie, d’une certaine mollesse blasée, comme si cet Atheist du XXIe siècle tenait une sacrée gueule de bois et qu’il essayait du mieux qu’il pouvait de donner le change. Sauf que ça marche moyen, et que de fascinant, le groupe est devenue presque fatiguant.

 

Vous l’aurez compris: il est déçu le lapin…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: Sur Idol, Horrendous fait toujours dans le Technodeath old school – plus Atheist que Death, cependant, cette fois. Le chant râpe toujours comme si c’était le fils de Chuck Schuldiner et Martin Van Drunnen (si, c’est possible!) qui tenait le micro. Le niveau technique est toujours impressionnant. Le problème, par contre, c’est qu’il semble que ce soit l’heure de la sieste, et que l’accroche et le panache soient restés au vestiaire au moment d’enfiler le pyjama…

photo de Cglaume
le 11/09/2018

11 COMMENTAIRES

Xuaterc

Xuaterc le 11/09/2018 à 13:51:00

Tu n'as rien compris Lapin, cet album appartient aux jeunes...

cglaume

cglaume le 11/09/2018 à 16:53:32

Pas de géronto-moquerie SVP !!!

Xuaterc

Xuaterc le 12/09/2018 à 06:41:22

L'idole des jeunes...

cglaume

cglaume le 12/09/2018 à 07:20:15

Arf, j'étais complètement passé à côté :D

Et puis je confonds toujours: David Cara dîne, alors que l'idole déjeune... :D

Xuaterc

Xuaterc le 12/09/2018 à 08:51:13

Et il bouffe à l'eau, Bill, lors de ses dîners sans alcool

Jimmy Jazz

Jimmy Jazz le 12/09/2018 à 11:09:03

Ils sont inarrêtables !!

cglaume

cglaume le 12/09/2018 à 12:09:36

Et goûter bien ce que je vais vous dire :
J'en ai soupé de ces jeux de mots à 3 balles !

korbendallas

korbendallas le 12/09/2018 à 13:27:02

Non, ils sont Anaretable ...

cglaume

cglaume le 12/09/2018 à 13:40:49

C'est un festin-val !!

sepulturastaman

sepulturastaman le 12/09/2018 à 15:54:02

roucassometre en panique totale, alerte rouge, je vous demande de vous arreter.

Rocco Sifreddy Kruger

Rocco Sifreddy Kruger le 12/09/2018 à 21:07:27

Et le pire dans tout ça c'est que ce pull tuera Staman !

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