Black Royal - Firebride

Chronique CD album (38 mn)

chronique Black Royal - Firebride

La sortie récente des deux albums d’Oranssi Pazuzu et d’And Oceans ont eu le mérite de mettre le (Black) Metal finlandais sous le feu des projecteurs. L’occasion est donc toute trouvée de faire le point de mon côté sur les albums de ce côté-là de l’Europe, écoutés depuis six mois maintenant. J’en ai extrait quatre, de qualité inégale mais réelle, qui montrent la richesse et la densité de la scène finnoise. Chez CoreAndCo, on travaille même en équipe ! Et sans faire exprès… Pour preuve : notre Nounours vient de s’occuper de la chro de la nouvelle offrande signée Convocation !

 

Pas de Funeral Doom ici ! ‘Tain non ! Black Royal, originaire de Tampere, s’attaque depuis sa formation en 2013 à un mix pas si simple à défendre, une combinaison acide à souhait entre Sludge/Stoner, d'un côté, et Death Metal, de l'autre, le tout arrosé d’une lichette de Black’n’Roll. Du « Death’n’Sludge » se targuent habilement les zikos eux-mêmes ! Après une pluie d’EPs et de singles, le quatuor ne sort son premier album Lightbringer qu’en mars 2018, placé par l’Inferno Magazine dans le TOP 10 Metal des sorties nationales de l’année.

 

Concernant le dernier opus, Firebride, l'impression d'ensemble est assez simple à donner : c'est une non-prise de tête absolue ! À l’image des conditions bien secos d’enregistrement de cette p’tite quarantaine de minutes : les basic tracks ont en effet été capturées live en studio, avant ajustement, mixage et mastering ! Tout cela est idéal pour nous ramener 20/25 ans en arrière, au temps des premiers Mastodon et Amorphis, à la nuance près qu’on y retrouve l’énergie très contemporaine de formations telles que Mantar.

 

Après quelques secondes aériennes, les huit morceaux s’enchainent sans fioriture comme une ode catchy aux rythmes burnés. Les riffs sont puissants, mais d’une simplicité assumée ("Pagan Saviour"). Le frontman Riku (Days Of Disgrace, Steep) impose sa voix hargneuse et grassouillette, coincée entre Johan Hegg d’Amon Amarth et L.G. Petrov d’Entombed A.d. ; là encore c’est efficace mais classique, à l’image des idées antichrétiennes rabâchées dans les paroles  ("Gods Of War", "The Reverend"). En fait, c’est bien davantage la combinaison basse-batterie qui – sans surprise – permet de dégager les principales lignes de force de ce Stoner/Sludge/Death intense, celles-là même qui te décrassent les oreilles et te libèrent les muscles nucaux ("Hail Yourself" et surtout "Firebride").

 

Les fans du genre kifferont certainement ce Firebride, qui s’ouvre, au lieu de s’enfermer, en s’acoquinant par moment avec le Doom (très bon "All Them Witches") ou en proposant en outro un Objet Musical Difficilement Identifiable un peu plombé par l’insertion d’une voix féminine ("For The Dead Travel Fast").

 

Il se peut même que l’écoute de ce dernier Black Royal autorise une réconciliation – même temporaire – avec le sludge, qui avait peut-être tendance à sortir des orifices de certains metalleux. Et, par orifices, je ne parle pas que des esgourdes…

photo de Seisachtheion
le 03/07/2020

2 COMMENTAIRES

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 10/07/2020 à 19:30:33

Un crossover assez anecdotique au final et qui se la joue de trop sur le sixième morceau qui m'a fait décrocher. Bon j'aime pas trop les combos le cul entre trois chaises perso. Le frontman assure bien par contre.

Seisachtheion

Seisachtheion le 11/07/2020 à 06:37:47

Cromy, tsékoi... ''tu ne laisses pas la chance au produit'' ^^

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