Housebound - Winter blow
Chronique CD album (22:27)

- Style
Hardcore - Label(s)
Dirty8 - Date de sortie
18 mai 2010 - Lieu d'enregistrement Bakery Studio
- écouter via bandcamp
Il faut croire que les diptyques sont à la mode : The Ocean avec Precambrian, ou Exodus avec les très convaincants The Atrocity Exhibition. En effet, voilà que les Français s’y mettent aussi, avec Housebound et le premier volet de son diptyque Winter Blow / Summer Swing, qui, vous l’avez deviné si vous êtes perspicaces, s’intitule Winter Blow. Sachez par ailleurs que Housebound n’en est pas à son premier méfait : le groupe avait déjà sorti On a daily basis... en 2006. Un attente légèrement longue, mais à la vue du résultat et de la maturation du projet tant au niveau musical que visuel, nous n’avons point à le regretter.
Concreto-concrètement, il est indéniable que le groupe a travaillé pour faire évoluer sa musique : on pourrait facilement faire un parallèle avec Every Time I Die qu’on aurait mis en rogne après leur avoir dit que le clip de « We’rewolves » les font passer pour des débiles efféminés (exemple parfait, le titre « Speak less, Say more » ainsi que… ben presque tous les autres en fait). La musique s’y retrouve en effet empreinte d'une certaine touche de rock’n roll intégrée dans un hardcore moderne de très bonne facture. Cependant, contrairement au Américains sus-cités, les Français ne sont pas là pour plaisanter, on ne ressent pas cette dimension quelque peu humoristique, mais plutôt un sentiment d’urgence : l’énergie dégagée par les titres de ce winter blow est très bien gérée, tout en restant dans un registre bien énervé, ce qui donne un disque qui vous donne une patate non négligeable. En plus de ce coté rock’n roll, l’accent est aussi mis sur le hardcore chaotique dans le deuxième titre « Good to go », petite touche sympathique, bien exécutée !
Par ci et là, nous pouvons également profiter d’accalmies qui permettent au groupe de poser un peu l’ambiance avant de ré-embrayer, comme sur « Channel #5 », où le chanteur nous gratifie d’une voie non saturée qui passe le cap sur album. Ces passages permettent aussi de diversifier un peu le propos, parce que ce n’est pas la carte de la diversité vocale qui est jouée sur cet album. Cependant, cela convient très bien à la musique, et participe à ce coté bien énervé, tout en gardant un groove assumé.
Maintenant, parlons du dernier titre « Dear Whoever », qui ne correspond pas vraiment à la description ci-dessus : cette conclusion pour Winter Blow s’avère bien amenée, et très différente dans sa conception du reste de l’album. On commence timidement en mid-tempo, une voix claire qui se fait discrète pour devenir légèrement rauque ensuite, une guitare lancinante, avec quelques harmoniques et effets se baladant ci et là dans le fond sonore : on se croirait plus sur un disque de métal progressif que de hardcore à vrai dire. Et là, d’un coup, paf ! Voilà qu’une récupération de tempo nous tombe sur le coin du nez, une énergie retrouvée… afin de finir en beauté.
Housebound n’aurait pu, de mon point de vue, trouver meilleure conclusion parmi les titres proposés ici : le morceau permet d’opérer une ouverture assez sympathique en alliant le progressif avec leur musique agressive. Des indices pour une orientation particulière sur Summer Swing ? Nous le saurons bien assez tôt.
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