Huldre - Tusmørke

Dans la grande famille du Pagan Black, arriver à tirer sa fibule dans le tas de butin devient presque aussi compliqué que de jouer à la guimbarde « If I Had A Heart ». Surtout quand on est danois. Surtout si on ne compte dans ses rangs aucun musicien déjà connu. Surtout si Einar Seilvig ne vient pas faire un featuring. Et surtout si on sort en 2017 son second album. Cela fait longtemps que chanter dans la langue d'Andersen n'a plus ce parfum d'exotisme qu'il pouvait avoir il y a 20 ans. Et pourtant, voici venir Huldre, une bande de scaldes en provenance de Copenhague, qui tente d'attirer notre attention.

Avec dans ses rangs une joueuse de violon, un flûtiste, on ne peut dire que le sextet respire l'originalité. Ce qui pourrait lui permettre de se démarquer, c'est la présence derrière le micro d'un femme. Dans le style, hormis Arkona, les clients sont rares. Et encore, Dame Barslev utilise majoritairement sa voix hurlée alors qu'ici, Huldre ne propose que du chant clair (sauf brièvement sur la fin de « Hideham », et ce n'est pas une franche réussite).

A la différence de beaucoup, Huldre est un vrai groupe de Pagan qui incorpore des éléments Metal, et non le contraire. Les titres, de longueur plutôt standards, sont construits autour de mélodies folk, médiévalisantes, en maintenant un délicat équilibre entre l'envie de danser la gigue et celle de plier ses ennemis dans un mur de boucliers. On se situe entre Le premier Ásmegin et Myrkgrav. Une production tout à fait honnête, sans être tape-à-l’œil, permet d’apprécier aux maximum tous les instruments et les nombreux arrangements. Le groupe prend parfois le temps de lever le pied et de se faire plus atmosphériques pour nous laisser aux paisibles paysages scandinaves le temps de se dévoiler.

Huldre a toutes les cartes en main pour devenir une référence dans le domaine du Pagan Black, il ne lui manque qu'un petit coup de pouce du destin pour lui permettre de s'extirper des trop nombreux joyeux drilles venus pour l'hydromel.

Xuaterc

le 04/05/2017