Joesson + The june ampera - Split
Chronique CD album (35 minutes)

- Style
Post-hardcore et rock saturé - Label(s)
Autoproduction - Sortie
2010
"We will overcome !"
C'est chose faite pour Joesson. Cette fois les savoyards sont accompagnés d'amis régionaux à l'occasion de ce split : The June ampera qui fut une découverte totale pour moi.
Mais tout d'abord penchons nous sur Joesson qui a le droit à 5 titres sur 8.
Première chose, la situation financière du groupe semble ne pas s'être arrangée puisqu'on a toujours un son très moyen. C'est plutôt dommage puisque du coup, les compos retombent à plat...
Mais cela ne doit pas réduire à néant le travail derrière et l'évolution s'il y a eu.
Le premier constat est que l'anglais du chanteur ne s'est pas perfectionné...et ça la fout mal. Dès "After the war" entre paroles scandées et screams, on ne peut pas ignorer le problème. (Le début de "I am Cantona" est d'ailleurs un peu pénible).
Heureusement tout se rattrape derrière le micro par de l'envie parce que c'est encore ce qu'il y a de plus flagrant dans cette musique.
Le groupe n'a pas changé de style mais s'est sérieusement amélioré dans ce qu'il faisait, et bien que quelques cassures ("After the war") soient poussives, d'autres compositions s'en tirent mieux (« Like Mammoths , we are sleeping into icecracks"). Les savoyards s'ouvrent même à un genre qui n'est pas le leur avec "I'm not a man" plus ambiant, plus électro : le résultat est même vraiment bon !
Par contre, définitivement, il faudra vraiment améliorer ce son, car quand on fait du rock aussi saturé de partout, qui se veut puissant : il faut une bonne prod' derrière.
Si je n'avais pas été missionné de cette chronique j'aurai rapidement lâché... Ce manque de soin est plus que préjudiciable pour ce sextet qui a pourtant le potentiel d'en avoir dans le slip.
Un statut d'espoir qui s'effrite sérieusement et qui s'effondrera complètement si la prochaine production ne se perfectionne pas.
The june ampera n’est pas plus tendre musicalement, mais l'exprime différemment...
Si le son est accaparé par la basse ce ne sont pas des samples quasi omniprésents qui vont laisser la guitare et la batterie s'exprimer correctement. Hormis durant quelques instants on les entendra correctement...
Toujours est-il que ce son est plus supportable.
Pas de chant donc, mais des samples pour des titres aux patronymes particuliers et une musique qui va nous mener en bateau vers :
-du rock plutôt saturé, qui va prendre des sonorités spatiales, qui va faire subir de mauvais traitements aux guitares
-un rock ambiant : lourd, un peu sombre, presque malsain. "Yläpuolella Matto" fait parfaitement son boulot.
-du rock abîmé sur "Zhù Din Chéng Gong": des samples comme chant et quelques cris. The June Ampera y parvient avec l'incrustation de samples bien choisis (on retrouvera Ernest Antoine Sellière, Raffarin, l'extrait du témoignage de cet ouvrier Peugeot qu'on avait pu entendre sur le dernier Microfilm), mais musicalement ça ne suit pas toujours très bien (des guitares souffrantes à 2min30)
The June Ampera c'est un rock instrumental imparfait et c'est aussi une découverte intéressante. Un groupe qui s'emballe peut-être sur certaines parties qui semblent incontrôlées créant un joyeux bordel qui s'achève dans un silence un peu trop long...
Mais il y a quelque chose dans ce split. Quelque chose chez Joesson qui doit se bouger un peu pour améliorer son chant avant tout et le son.
Quelque chose chez The June Ampera qui doit s'affiner dans le son également, et contrôler ses créations.
Il y a surtout beaucoup d'envie et de passion. Elles transpirent dans ce split mais n'excusent pas cependant pas toutes les grosses maladresses audibles durant 35 minutes.
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