Kadinja - Ascendancy

Chronique CD album (48:00)

chronique Kadinja - Ascendancy

Solides ces Kadinja.

Techniquement, il n'y a pas grand chose à redire de ce disque qui fait dans le djent moderne.
Du djent-moderne ? Voilà qui pourrait ressembler à un pléonasme !
L'association n'est cependant pas anodine. Ce "djent 2.0" est un savant mélange de ce que tout une scène sait déjà branler depuis une paire d'années.
En vrac, on peut citer Animals as leaders, Monuments, Textures et toute une flopée d'autres groupes bien sympas dans le genre...qui ont parfois de frappantes ressemblances entre eux.
Quand on officie dans le style, cela s'accompagne aussi d'une production chirurgicale, contemporaine, parfaitement lisse. Là encore, Kadinja n'a pas un poil qui dépasse : c'est net, propre, sans bavure.

 

Surprenants ces Kadinja.

En adoptant un son ancré dans un genre bien identifié, les parisiens prennent le risque de finir comme un tas de groupes lambdas au sein d'un "Daily mix Djent" vite oublié sur Spotify.
Mais le groupe sait se faire inoubliable.
Certes, c'est carré : la complementarité des guitares, qui mènent le show, est explosive; l'alternance des jeux (entre riffs hachés et envolées de solistes) démontre des qualités indéniables sur des instruments qui comptent bien trop de cordes.
Mais, cela ne suffit pas pour faire d' "Ascendancy" un bon album.

Non, la grande force de Kadinja est de faire quelque chose d'intéressant avec les poncifs (parfois moqués) de plusieurs genres voisins.


Metalcore, Crabcore : faire du moderne avec des éléments récents mais déjà usés.
Là où les parisiens ne sont pas trop cons, c'est qu'ils "saupoudrent" ces petits gimmicks attachés à un genre, les diffusent avec parcimonie au sein de compos hyper-changeantes.

Relativement courtes (compter 5:00 minutes en moyenne), on retrouve une belle alternance entre des passages bourrins, d'autres plus bourrins, techniques ou aériens.
Le chant se démarque de la même manière avec une voix burnée et hurlée face à une autre mélodique et claire. Le résultat est parfois poussif, presque trop maniéré, mais 95% du temps, ça fonctionne à merveille.

 

Efficaces ces Kadinja.

Etonnants, surprenants mais prenant appuis sur une base plutôt convenue et bien connue, les Kadinja réussissent à demeurer intéressants pendant 48 minutes. C'est tout de même 46 minutes de plus que moi sur cette chronique, ce qui n'est pas mal du tout.

 

Le paradoxe des Kadinja 

Leur secret d'efficacité n'est pas spécialement bien gardé parce qu'il saute aux oreilles :  les Kadinja alternent sans cesse, passant d'une ambiance à l'autre en l'espace de quelques secondes, et ce, 3-4 fois par compo. Pourtant, bien que leur musique ait des airs alambiqués (avec tous ces gimmicks de musique djent évoluée) : ils vont également droit au but avec de gros riffs, un gros son.
Il est là le paradoxe Kadinja : le groupe fait une musique "simplement complexe", "convenue mais surprenante".

Alors que cet article débutait par un pléonasme, il se clôt sur deux oxymores qui démontrent combien, malgré les apparences, Kadinja sait être insaisissable.

photo de Tookie
le 29/05/2017

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