Stömb - Massive Disturbed Meta Art
Chronique CD album (01:07:36)

- Style
Djent-progressif - Label(s)
Autoproduction - Date de sortie
17 mars 2023 - écouter via bandcamp
S'il est un privilège de participer à la vie d'un webzine musical, c'est bien celui d'écouter de nouveaux albums plusieurs jours, semaines voire mois avant leur sortie officielle.
Une petite avance qui permet de sortir un article au moment de la sortie de l'album mais aussi de satisfaire les attentes des "rédacteurs web" les plus pressés.
L'équilibre est parfois délicat à trouver pour les groupes et les labels : plus tôt l'album est présenté, plus grand est le risque de fuite ou de zapping de la part de la presse ou webzinosphère.
Entre l'envoi du mail promotionnel et la sortie de l'album se sont passés deux mois dans le cas de Stömb. Un délai correct, assez large même, qui devait permettre à l'auditeur/scribouilleur de construire et transmettre son opinion.
Or, deux mois peuvent s'avérer bien courts lorsque l'on tombe sur Massive Disturbed Meta Art.
Si la durée de 67 minutes laisse déjà présager qu'il s'agit d'un "gros morceau", c'est surtout un album très délicat à envisager. Il l'est déjà par son style singulier, (pour ne pas dire bâtard). Se réclamant des influences aussi larges que Meshuggah, Tesseract, Tool, If These Trees Could Talk, le groupe est donc à cheval entre le post-rock, le rock / metal progressif et le djent. À l'accumulation d'étiquettes s'ajoute celle d'invités issus de divers horizons métalliques*.
Les albums au large spectre stylistique sont toujours les plus ardus à partager, mais lorsque, comme ici, s'ajoute un trip conceptuel sur un voyage mystique et spirituel résultant de la prise de psychotropes (l'acronyme de l'album - MDMA - ainsi que la pochette aux couleurs et motifs psychédéliques, les champignons et cristaux nous avaient déjà bien mis sur la voie) : la mission requiert une aisance à naviguer dans les méandres de ces dix pistes.
Deux mois n'ont pas suffi, trois (au moment de la rédaction) non plus d'ailleurs, quatre ne feront que repousser indéfiniment la parution de ce petit article qui affirmera toujours la même idée : MDMA est difficile d'accès.
Stömb s'amuse à rendre ses dix pistes labyrinthiques, semblant ne se fixer aucune limite aussi bien dans l'ambiance que dans la construction de ses morceaux.
Il faut du temps, beaucoup de temps, pour plonger et appréhender l'univers du groupe qui, à ses créations saupoudrées de sonorités djent-metalliques, enrichit son verbe instrumental avec des vocaux d'ambiance, ou le saxophone de Jørgen Munkeby (Shining / Emperor) et lorgne également sur l'electro rétro-futuriste (l'intro de "An absence of sun").
Malheureusement, avec sa richesse, Stömb marque un but contre son camp : on peut facilement perdre pied tant le groupe est généreux. Il faut parfois prendre les pistes indépendamment les unes des autres, pour apprécier pleinement les bonnes idées dont regorge cet album (l'excellent "In the eye of Aghemahra" en tête).
MDMA n'a sans doute pas été conçu pour que l'on pioche un titre ou que l'on fasse une pause dans l'écoute de l'oeuvre...mais cela peut s'avérer nécessaire pour l'apprécier.
Évidemment, toutes les oreilles et tous les esprits n'aborderont pas l'album de la même manière.
MDMA n'est pas de ces albums évidents qui fonctionnent tout de suite : il est de ceux qui semblent insurmontables à la première écoute et qui, à force de temps, parviennent à transporter le corps et l'esprit.
*Laure Le Prunenec (ex -Igorrr/Rïcïnn/Corpo Mente) - Vocals "The Realm Of Delirium, Jørgen Munkeby (Shining NO/Emperor), Saxophone "Meta Art"
Léo Natal (The Dali Thundering Concept), Guitare "The Extantrasy" and "An Absence Of Sun" et Quentin Godet (Ten56 / Kadinja), Solo Guitar "Transcendence"
1 COMMENTAIRE
noideaforid le 27/07/2023 à 14:06:22
Depuis ta chronique je l'ai laissé tourner en fond pour les routines de vie '' histoire d'avoir un fond musical'' et 3 mois après et pas mal de moment où le groupe limite me gonflait, il est devenu une drogue, tout est bon je trouve, une sorte de melting pot du meilleurs dans le Djent ( qui n'est pas mon trip de base) il est difficile d’accès comme tu dis mais il est encore plus difficile à expliquer pourquoi je l'aime tellement.
Merci pour cette découverte et pour ce retournage de cerveau!
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