The Healthy Boy And The Badass Motherfuckers - Dolce Furia
Chronique CD album (15:52)

- Style
Alt-Folk - Label(s)
Kythibong - Sortie
2014 - Lieu d'enregistrement Nantes, Fr
- écouter via bandcamp
On imagine l'auteur penchait sur les bords de l'Erdre, le visage blafard balayé par les vents de l'Atlantique, perdu dans ses pensées à 50 bornes de chez lui. Sa Dolce Furia en tête, les mains tremblantes à attendre sinon la lumière, au moins la chaleur humaine.
C'est sans artifices, sans retenues non plus que se livre ce 4 titres qui aurait pu passer complètement inaperçu dans l'avalanche des sorties annuelles, si « The Rule » n'avait pas pour unique vocation d'inviter et de scotcher l'auditeur en attente de la suite. Soit 3 titres implacables entre le vaudou du Gun Club et les lettres de Nick Cave.
Lorsque l'on fait quelques recherches sur l'auteur Benjamin Nerot, on découvre un bonhomme occupé depuis une grosse dizaine d'années dans différents projets qui allient le crayon - en mode automatique où pour la confection de posters - ; l'image (une certaine idée de la photographie) et bien sûr la musique. Des collaborations pour Kythibong, le Belone quartet et une pige chez Fordamage. Différentes expériences qui l'amènent au projet qui nous occupent aujourd'hui et pour lequel, il est à nouveau entouré par les lyonnais de Zëro.
Dans Dolce Furia, il y a cette voix singulière, grave, profonde qui domine la quinzaine de minutes du débat, car oui il y a un débat qui s'installe d'emblée entre le narrateur et l'auditeur. En ça Dolce Furia s'inscrit dans cette lignée d'albums introspectifs qui suivent toute une vie, on se rappelle le premier effort des toulousains d'Otto. Cette musique adulte, forcément, toute en références et en nuances délivre un climat d'intimité prenant. À nouveau, le band d'Eric Aldéa est fort à son affaire, combien ces gens respirent l'authenticité.
Benjamin et sa troupe livre un ep passionnant, naviguant entre bourrasques et accalmie apaisante. Tout est subtil dans ce petit format. Tout est assumé et bien loin d'un misérabilisme de façade ou d'une mélancolie feinte. Après quatre écoutes, ces historiettes ne nous quittent plus, leurs fantômes ont pris possession de notre esprit. La sincérité et la passion emportent tout dans un vrai petit Grand moment !
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