King Dude - Sex

Chronique Vinyle 12" (40:00)

chronique King Dude - Sex

T.J. Cowgill le roi cool avait annoncé que Sex, son sixième album, serait plus rock et ultra-sexuel. Analogies, déclarations et textes promo forment généralement un trio d’informations particulièrement hilarant et démesurément mégalo. Plus beau, plus fort, plus sale, plus violent, plus mieux, plus nouveau, plus mature, plus insouciant, plus brut, plus érotique, plus dangereux, plus urbain, plus réfléchi, plus plus plus... Derrière le ramassis de conneries, on conclue souvent par « il aurait mieux fait de fermer sa gueule ».
 

Avant d’écouter Sex, je n’ai absolument rien lu. J’ai pensé, dit puis écrit (cf top de la rédaction 2016) : 

« D’emblée, le Sex de King Dude nous projette dans une terrible transe gothique, so Siouxy, christique et (Nick)Caverneuse, sublime. […] Le Diable rit avec lui, pété en deux en voyant son parterre de fans de musique se faire à ce point émoustiller par un son en théorie ultra basique et balisé. Quand la baise devient drogue dure, un hobby glauque, un rituel dégénéré sur un autel souillé, King Dude l’embrasse à bras ouverts. »

 

Ce mec est non seulement génial, mais en prime il a oublié d’être un con malhonnête. Il pond un chef d’œuvre, et il le sait. De Lydia Lunch à Tom Waits, via le garage, le post-punk et le blues, du Far-West à un bordel de nonnes, via un squat de campagne et un baptistère à Monaco, notre esprit voyage dans tous les sens, partout en même temps. Un trip pour chaque trick. On pense à fumer, à boire et à baiser, c’est la vérité vraie : plus rock, ultra-sexuel, ultra-gothique. Sous son identité fourre-tout, ce patchwork de tons, il y a un visage incroyablement homogène – celui d’un schizophrène à qui on donnerait le bon Dieu, et sa propre fille. Cette mine de références et d’influences fait de son Sex un objet sublime et ouvert à tous : rockers, metalleux, gothiques, jeunes et vieux s’entremêlent à ses pieds, unis sous la seule bannière de la musique. Elle est pure, vivante, organique, parfaite. Elle rend addict, passionné, follement amoureux et un peu fou. Elle rappelle les années 70, 80, 90 et sonne finalement très 2016, parce que beaucoup s'essaient à l'effort post-punk/garage/folk/goth - et beaucoup se ramassent. Toutes émotions mises de côté, Sex est un disque simple et diversifié, parfaitement écrit, sans fausse note ni mauvais goût : le genre de disque rock qu’on entend trop rarement. Un disque qui rend aussi vulgairement poétique ne peut être qu’unique, n'est-ce pas ?

Plus beau, plus fort, plus sale, plus violent, plus nouveau, plus vieux, plus mature, plus insouciant, plus brut, plus érotique, plus dangereux, plus urbain, plus réfléchi, plus mieux. 

photo de Alexis
le 18/03/2017

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