Left Lane Cruiser - All You Can Eat

Chronique CD album (34.58)

chronique Left Lane Cruiser - All You Can Eat
Duo originaire de l'Indiana, Left Lane Cruiser joue un blues qu'il malmène avec une dextérité ébouriffante et un peu à l'instinct, rejoignant en cela des groupes tels que le Jon Spencer Blues Explosion ou encore Jim Jones Revue. Et si son registre est globalement moins directement sauvage que celui de ces deux formations, l'esprit est identique et surtout, le rendu est de même qualité.

En outre, le panel parcouru est plus large, et on passe aisément d'un blues presque d'époque (Ol' Fashioned) à un morceau du même genre musicalement parlant, mais nettement plus plombé (Hard Workin Man). Et avant cela, en ouverture de ces opus aux airs de révélation à retenir, c'est tout d'abord un rock'n'roll rageur aux teintes bluesy à la fois pures et perverties (Crackalacka), puis un boogie hyper entrainant, Hillgrass Bluebilly, qui nous embarquent dans une sarabande effrénée.

Les climats sont donc variés et attractifs à l'extrême et permettent au duo de trouver son identité, perceptible chez d'autres, mais uniquement par bribes, et ici remarquablement synthétisée. Left Lane Cruiser, peut-être moins jusqu'au boutiste dans ses choix, propose en effet une palette plus étendue, bluesy certes mais qui décline ce genre à toutes les sauces sans qu'il devienne méconnaissable, et sans jamais lui faire perdre de sa superbe et de son cachet. Des riffs lourds (Black Lung) dynamitent le tout, rappelant Soundgarden ou Led Zeppelin, qui se voit honoré avec brio sur "Hard Luck". Chaque titre possède un pouvoir de séduction étonnant, à l'image de "Broke Ass Blues" et son rythme saccadé et asséné, ou encore de "Putain!", plus léger mais dégageant la même puissance et mêlant adroitement éléments "du passé" et plus actuels. Et la voix, rocailleuse, apporte également beaucoup à ce disque fringuant, qui s'achève par un "Waynedale" aux riffs...funky-noise, massif et soutenu, les guitares "wild" et loquaces de Freddy J IV se lâchant et nous gratifiant d'interventions délectables, ce dernier parvenant de plus à chanter avec un certain cachet, une certaine colère, tout en jouant de son instrument avec un talent jamais démenti. Son compère Brenn l'épaulant à la batterie avec, lui aussi, une maitrise et une énergie remarquables.

Excellent album donc, et jolie surprise, on peut même parler ici de révélation, insoumise et authentique, par un duo qui nous apporte de plus la preuve qu'il n'est pas nécessaire d'être plus de deux ou trois pour produire un opus captivant et abouti.
photo de Refuse to keep silent
le 03/10/2009

1 COMMENTAIRE

Carcinos

Carcinos le 04/02/2011 à 17:47:28

Ça BUTE sévère, j'ai la quille à chaque fois que je l'écoute !

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