Limbomaniacs - Stinky Grooves

Chronique CD album (33:58)

chronique Limbomaniacs - Stinky Grooves

Il y a des périodes comme ça où l’amateur de friandises musicales finit par se demander si le salut ne viendrait pas des vieux cartons et des fonds de stands de bric-à-brac. Des phases pendant lesquelles c’est au son du gramophone que se prennent les plus gros kiffs, à se demander si la paléospéléologie et la gérontomélomanie ne seraient pas des disciplines aussi génératrices de sensations fortes que le BASE jump et les sex robots customisés à la mode Chucky. Et c’est typiquement ce qui m’arrive ces temps-ci, alors que les plus grosses secousses Fusion / Nawak enregistrées dernièrement par mes capteurs proviennent du Hula! des Freaky Fukin Weirdoz (1998) ainsi que du Stinky Grooves (1990) qui fait les gros titres de cette édition du dimanche de CoreandCo.

 

Limbomaniacs, ce nom ne fait pas partie des premiers énoncés par les vieux singes-qui-savent à l’évocation des termes Fusion ou Funk Metal. Fishbone, Faith No More, Infectious Grooves, Red Hot Chili Pepper, Living Colour, Mordred, ça oui, les gens connaissent. Mais ce Nième combo de San Francisco maniant dérision, grosse disto’ boule-à-facettes, flot Hip-hop indolent, groove indécent et cuivres funky, non. Pourtant les zozos étaient là à la bonne époque (1990, année de sortie du clip de « Epic »), avec tout ce qu’il faut où il faut, y compris des zicos plus que compétents (leur batteur rejoindra par la suite Godflesh, Primus, Buckethead et même Tom Waits et les Guns N' Roses!). A l’écoute de ces 8 titres, difficile de comprendre pourquoi tel album marche, et pourquoi celui-ci non. Parce qu’une bombe comme « Butt Funkin’ » aurait mérité de déclencher un enthousiasme débridé sous les palmiers des diverses plages dotées en la matière, au même titre qu’un « Punk It Up » ou un « Properties of Propaganda ». Et le constat n’est pas loin d’être le même pour les 7 autres titres qui se situent toujours à la confluence des zouaveries funky d’Infectious Grooves, des scratch juteux de Mordred, du débit incisif de Clawfinger, de la coolitude d’un Bruno Mars et de la décontraction rigolarde d’un Faith No More. Sans parler du côté insouciant / sales mômes des Mucky Pup.

 

Alors, pourquoi ça n’a pas « matché » avec le grand public? Parce que trop décontracté? Du fait de l'absence d’un méga-tube incontestablement incontournable? Parce que les morceaux sont souvent une longue déclinaison groovy d’une seule et même idée? Parce que l’humour des zigotos est trop potache? Mouairf, peut-être du fait des 2e et 3e pistes évoquées ci-dessus, allez savoir… Mais si l’on ne peut pas refaire l’histoire, chacun à son niveau peut par contre repêcher les oubliés des Grammy Awards. Et je ne peux que vous conseiller activement d’agir ainsi avec Stinky Grooves qui, malgré ses presques 30 piges, va vous enflammer le dance floor jusqu’à pas d’heure.

 

Oldie, but nom de nom de Goodie!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: la niaque des tout premiers Faith No More avec Mike Patton, la roublardise de Mordred, le groove de Sarsippius, le « flow » de Clawfinger, l’indolence rigolarde de Mucky Pup, plus les palmiers californiens. C’est Stinky Grooves, seul album des Limbomaniacs... Et c’est un trou béant dans votre discothèque si vous ne le possédez pas.

 

 

 

 

photo de Cglaume
le 14/10/2018

4 COMMENTAIRES

Dams

Dams le 14/10/2018 à 16:22:05

Tu attises ma curiosité du coup.

cglaume

cglaume le 14/10/2018 à 19:19:31

Dis-moi si tu valides :)

Dams

Dams le 15/10/2018 à 07:28:58

C'est validé ! La fusion avec un son typé 90' comme je l'aime. Je vais maintenant m'attaquer à ce fameux "Hula!" du coup.

cglaume

cglaume le 15/10/2018 à 07:45:50

Tu feras bien :)

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