Marvin - Hangover The Top
Chronique CD album (36:51)

- Style
noise rock - Label(s)
African Tape - Date de sortie
6 avril 2010 - Lieu d'enregistrement St Cadou
- écouter via bandcamp
Je ne tarirai jamais assez d’éloge sur la scène noise rock française, jamais. D’autant plus qu’a priori, elle ne semble pas vouloir mourir et, qu’on le veuille ou non, l’histoire ne s’est pas arrêtée à Condense, à Tantrum ou encore aux Portobello Bones. Le plus drôle dans cette histoire justement, c’est qu’il est vraiment difficile d’en louper un chapitre tant nos petits groupes nationaux tournent dans les 4 coins du pays, partagent des affiches, des splits, des compiles et des bacs de distro… à l’ancienne. Donc, il semble difficile de s’être intéressé dernièrement à Zëro, Gâtechien, Fordamage, Papier Tigre ou Stuntman tout en ayant raté Marvin. Cependant si les montpelliérains sus-cités participent très activement au blabla ambiant autour de notre très chouette scène noise nationale (donc), ils s’en détachent considérablement avec leur dernier album en date, hangover the top, que je me propose donc de chroniquer rien que pour vous (bande de veinards).
Donc, si on retrouve des ingrédients caractéristiques typiquement noisy dans la musique de Marvin, on se rend compte très vite que la formule est totalement dynamitée. Sous la forme d’un trio atypique (synthé, gratte, batterie), Marvin mélange donc gaiement tricotage intensif de cordes et groove implacable avec des trucs carrément plus colorés. Donc, pêle mêle, on retrouve sur ce disque vocoder, sonorités électro tantôt minimalistes, tantôt club, grosses basses extraterrestres au clavier, et rythmiques dansantes. Alors, il est vrai que, durant les premières écoutes, on ressent une légère impression de fourre-tout décousu tant on passe du coq à l’âne… Après il est aussi vrai que mes petites oreilles ne sont pas habituées à enchainer l’electro rock dansant, le post rock planant et noise ravageur, et ce en moins de dix minutes (et ça arrive plusieurs fois durant le disque). Après, du reste, l’album regorge de bonnes idées et de compos véritablement excellentes, même s’il pêche peut être un peu dans sa construction. Mais on sent aussi clairement que le but de Marvin n’est pas forcément de se prendre la tête avec un concept-album ultra ficelé et cohérent qui nécessiterait douze écoutes et demi pour comprendre la teneur artistique réelle du bordel. D’ailleurs on remarquera au passage (puisque l’on parle de concept et de sens) que la musique de Marvin est essentiellement instrumentale malgré de très bonnes parties de chant sur Roquedur (la première piste du disque) et aussi ce fameux vocoder qui revient ici ou là de manière plus ou moins heureuse… Après, moi le vocoder vous savez…
Un album direct, franc, délire, pas prise de tête et pourtant, diablement intelligent, varié, étonnant voire déstabilisant. D'excellentes chansons se dégagent du lot comme Roquedur (très post hardcore), Conan le Bastard (très tordue mais passionnante), Good radiations, bien épique, ou encore la survoltée et couillue Fear. A noter tout de même que Hangover the top est sorti sous la houlette de African Tape à qui l’on doit aussi les excellents disques de Ventura. A noter aussi que l’album se clôture sur une très chouette cover de Brian Eno. A noter encore que la pochette est véritablement classieuse, surtout quand nous, chroniqueurs, avons la chance de recevoir un vrai digifile en guise de promo !
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