Mnrva - Black Sky

Chronique Maxi-cd / EP (18:27)

chronique Mnrva - Black Sky

Certains pourraient croire que faire sa rentrée sur un simple EP trois titres, c'est la meilleure chose pour reprendre en douceur, sans trop se fouler. Les plus mauvaises langues iront même jusqu'à dire que c'est aussi le genre de cas de figure parfait pour augmenter son pro-rata de chroniques. Pas difficile en soi de trouver dix-huit minutes pour écouter Black Sky, la première (courte) carte de visite des Américains de MNRVA. D'autant plus que ça passe comme une lettre à la poste : le propos est simple à appréhender, n'étant pas foncièrement très original dans le monde du doom fuzzy aux relents un brin sludgy. Bon, certes, la jaquette est hideuse (faire joujou avec le bouton « inversion des couleurs » sur paint, so '95) et l'on pestera également sur ce défaut de mixage qui flatte trop la pédale de grosse caisse, ce qui s'avère assez perturbant pour apprécier pleinement la came crachée ici qui, en simple terme de composition, s'avère « propre » (si l'on peut dire) et assez bien ficelée pour accrocher l'auditoire dès la première écoute.

 

Que nenni que c'est facile de s'occuper de ce genre de trucs ! Parce que je pourrais très bien m'arrêter là, tant il n'y a peut-être pas forcément à rajouter à ce simple paragraphe. Mais bon, c'est quand même un brin trop light. De la même manière que trois titres, c'est trop peu pour réellement émettre un jugement de valeur sur le combo qui ne nous a sans doute pas montré toute l'étendue de ses compétences. Bien qu'il nous montre pas mal de son background musical d'influences. Ça s'attache fortement au doom ancré dans le old-school, celui qui apprécie de nous plomber dans la lourdeur un tantinet grassouillette et de nous en extirper le temps d'un solo plus léger lorgnant davantage sur du hard rock (« Not The One »). Puis, ça s'enfonce de manière progressive vers quelque chose de plus sombre, à grands renforts de riffs denses, bien low-tempi et groovy, tel un gentil tomber de briques bien senti au creux de la nuque (« No Solution »). Jusqu'à carrément lorgner vers les délires de Tom G. Warrior avec le titre éponyme qui aurait clairement pu sortir du carnet d'ébauches de Triptykon. Comprenez qu'on se retrouve sur une forme plus dépouillée, sans les divers gimicks atmosphériques usités par le combo suisse. Ce qui n'empêche pas à « Black Sky » de transpirer la classe et de se hisser comme le meilleur titre de cette triplette. Noirceur écrasante, grognements un brin nasillards, refrain vicieusement catchy, solo pas piqué des hannetons, tout y est. Et surtout, tout est dit : l'influence mérite certainement d'être un brin mieux digérée mais MNRVA montre clairement un bon potentiel dans ce credo. Bon, à part cette foutue grosse caisse – pour le coup aussi agaçante que ne l'était la caisse claire du St. Anger de Metallica qu'il faudra à tout prix remettre à sa place si de futures sorties il y aura. Histoire de vérifier si par-delà du potentiel, il y a du talent.

photo de Margoth
le 08/10/2019

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