Les Chants Du Hasard - Livre Quart

Hazard ne maintient pas le suspens, s’il voulait en mettre en place ici, Livre Quart (presque comme pour Rabelais) est bien le quatrième album de Les Chants Du Hasard, le deuxième être publié en indépendant, après avoir été soutenu par I, Voidhanger Records, et à ne pas être illustré par le talentueux Jeff Grimal. Pas de photo du musicien cette fois-ci, mais un visuel cthulesque réalisé par Came ; Roy de Rat (VƆID…). Si depuis 2017, le projet français reste fidèle à sa recette originelle sans batterie, guitares, basse, il ne faut pas oublier que le musicien s’est illustré chez les décadents Way To End entre 2006 et 2020 mais aussi sur le plébiscité Malivore de 2023.

J’ai pu lire quelque part sur les Internets que la musique proposées par Les Chants Du Hasard, « c'est une expérience qui peut simplement être réduite aux pistes d'accompagnement de DIMMU BORGIR sans la batterie, les guitares, la basse et les cris qui les accompagnent habituellement ». C’est là à mon sens mal comprendre les quatre albums du groupe et les intentions de son créateur, et peut-être qu’une écoute distraite put donner à l’auditeur cette impression. Mais les choses ne sont heureusement pas aussi simples et, malgré tout le respect que je peux avoir pour certaines œuvres de Dimmu Borgir, Les Chants Du Hasard sont bien plus que ça et une fois de plus, pour moi, Hazard relève avec brio le défi qu’il s’est lancé en donnant naissance à ce projet, à savoir sonner heavy sans recourt aux instruments traditionnels du Metal. Les hurlements typiquement BM viennent se marier avec talent au chant et à la musique orchestraux.

Cette dernière marque un net progrès encore une fois, en terme de qualité du VST et de composition, l’ensemble sonne encore plus théâtral que par le passé, en particulier grâce au chant opératique de Laura (soprano) et de Christian (ténor), tandis que Göran Setitus (ex Setherial) vient apporter encore plus de noirceur à « Les Ombres Vagabondes ».

On aurait pu croire que des années de pratique ludique (JdR et GN) dans l’univers plus ou moins proche de Lovecraft et du mythe de Cthulhu avaient créé chez moi une sorte d’habituation aux horreurs indicibles. Que nenni, l’écoute de Livre Quart m’a profondément troublé et angoissé. Mission pleinement réussie pour Hazard, d’où ma note, assumée, digne de l’école des fans.

Xuaterc

le 02/11/2024