Mood - Marks on the Black Moon

La recette du Necro Black se transmet de génération en génération dans les tréfonds de caves humides et mal éclairées. Héritage d'une époque où l'on ne se posait pas de questions sur ce qui est trve et ce qui ne l'est pas, cet art noir primitif et barbare semble hermétique au monde extérieur, aux effets de mode, pour se concentrer sur l'expression des pires dépravations de l'esprit humain.

Pour certains, il ne s'est rien passé d'intéressant depuis Hellhammer, les débuts de Bathory et les demos de Samaël. Mood fait partie de ces gardiens du feu sacré contre vents et marées. Il en faut du courage de nos jours pour se contenter d'une boîte à rythmes, de brancher son ampli en poussant l'overdrive à burnes et de hurler son mal-être dans un micro, les yeux noircis au charbon.

La production est bien évidemment approximative, cultivant volontairement un son cru et bavant, rappelant les précurseurs du genre qui, par manque de moyens, sonnaient comme une yaourtière asthmatique. Marks Of The Black Moon possède des guitares tronçonneuses et une BAR pas si synthétique que ça, mais le tout est noyé sous une étouffante couche de salpêtre.

Influencé par le long métrage On the silver globe de Zulawski film et des recueils de sorcellerie, l'album est un long pavé à la limite de l'indigeste pour le profane, entrecoupé de plages bruitistes. Peu de riffs, des accélérations brutales, des tempos qui vont de l'ultra speed au larghissimo et des vocaux déchirés suffisent à bâtir cette œuvre dense, hermétique, à ne pas mettre entre toutes les oreilles, et dont la seule surprise est l’enchaînement entre l’intro et l’arpège du premier titre, alors qu’on était en conditions pour accueillir un bon vieux blast des familles.

Xuaterc

le 18/09/2017