Cmpt - Krv i pepeo

Chronique CD album (40:39)

chronique Cmpt - Krv i pepeo

CMPT ? Il a de quoi rester dubitatif devant un tel nom de groupes, n’est-ce pas ?...

… Ce mot est en fait une transcription cyrillique du mot « MORT » (SMRT en latin), tel qu’il était utilisé dans l’idiome slave des tribus balkaniques, avant l’arrivée à des fins christianisatrices des premiers missionnaires byzantins. Tout un environnement conceptuel et cultuel enrobe ainsi ce projet très récent dont on ne sait rien par ailleurs, si ce n’est qu’il est originaire du sud des Balkans, en Serbie à première vue. Il se peut qu’il s’agisse d’un one-man band mais, à défaut de certitudes, n’est-ce là que de pures supputations.

 

Tenant à son (leur) anonymat, le ou les musicien(s) nous plonge(nt) dans le sombre folklore de ce territoire à l’époque préchrétienne, durant laquelle le culte des morts occupait au sein des croyances tribales une place prépondérante. La culture autochtone, passée mais aussi actuelle (les réminiscences seraient d’après CMPT toujours vivaces), est donc mise à l’honneur au travers ses cultes interdits, ses rites nocturnes, ses pratiques profanes forcément impures, sa démonologie propre, ses actes de sorcellerie, ses pensées maudites, ses sons inquiétants ("Prokletije", "Srce od trnja"), ses incantations occultes ("Vrani pir"), son ambiance obscure ("Memla", "Na vecernjem lahoru").

 

Après Mrtvaja balancé en mai 2021, un premier EP qui, avec ses deux titres riches et équilibrés, a le mérite de souligner tous les atouts de ce CMPT, ce dernier ne tarde pas à refaire parler de lui avec Krv i pepeo (littéralement « Sang et cendre »), sa première planque grand-format (8 titres condensés en 40 minutes). Sa sortie tardive le 21 décembre 2021, de suite préemptée par Osmose Productions qui en a décelé tout le potentiel, a joué dans le fait que peu en ait entendu parler, que peu ait été amené à l’insérer à la dernière minute dans un top annuel. Pour ma part, en dépit d’une entame folle furieuse – celle-là même qui hameçonne le chroniqueur débordé – avec l’excellent "Seme ponoći", le résultat final est un peu trop contrasté pour l’intégrer à l’issue. L’impression (très) positive laissée par "Vrani pir" puis les deux morceaux suivants s’estompe quelque peu à l’écoute du titre éponyme, mais aussi à celle de "Prokletije" et "Mesecev zub"… Cependant ce Black Metal n’en demeure pas moins suffisamment efficace, énervé, pour ne pas dire fielleux pour figurer parmi les bonnes surprises de la toute fin de l’année 2021. Et c’est déjà pas mal, non ?

photo de Seisachtheion
le 08/03/2022

0 COMMENTAIRE

AJOUTER UN COMMENTAIRE

anonyme


évènements

  • Devil's days à Barsac les 9 et 10 mai 2025
  • Seisach' 6 les 17 et 18 octobre 2025
  • ULTHA au Glazart à Paris le 27 juin 2025