Mörse - Pathetic Mankind

Chronique CD album (26:03)

chronique Mörse - Pathetic Mankind

C'est à peine l'eau du bain vidée que j'enchaîne encore ébouillanté et en toute cohérence stylistique avec la chronique de Morse, combo Noisecore Montpelliérain qui partage à peu près le même rapport au chahut et au désordre que les membres de Pilori.

Pathetic Mankind serait classé si des technocrates de l'OMS, armés du mépris et de l'inculture qui les caractérise étaient amenés à tomber dessus, du coté des « manifestations et de l'expression symptomatique d'une santé mentale négative ». Bande de Guignols !! Ils me ferait presque sourire si seulement ce n'était pas eux qui orientaient nos politiques de santé publique, avec tout ce que cela implique en termes d'emprise sur nos vies et nos états de santé. Et Bonne santé d'ailleurs !! Nous allons en avoir besoin en cette période d'intoxication généralisée.

 

Une chose qui elle ne l'est pourtant pas toxique, c'est bien ce Pathetic Mankind. Du moins, pas comme on pourrait l'entendre et surtout pas pour notre santé mentale. De prime abord, ce Pathetic Mankind fait bien sûr un drôle d'effet et suscite dés son entame avec « Corrupted Senses » l'affolement et la terreur. On connaît l'importance quant à l'agencement et à la disposition des titres sur un album et ce notamment au vu d'apporter - ou pas d'ailleurs - une dimension narrative à ce dernier. Et bien l'histoire que devrait nous raconter les membres de Morse, si l'on s'en tient stricto sensu aux premières secondes du titre « Corrupted Senses », va nous brutaliser tout azimut et ne semble pas des plus récréative. Ce titre fracasse absolument tout sur son passage. Pour faire dans l'analogie historique fumeuse, l'intention première de « Corrupted Senses » me rappelle cette déroute expéditive qu'a subi l'armée Francocorico en Mai 40 face à l'armée Allemande. Grossièrement, « Corrupted Senses » c'est la Blitzkrieg, ses divisions de Panzers aboyant et crachant la foudre et ses pilotes complètement hystérisés par trop d'Amphets. Extrême dans sa violence et insupportable dans l'horreur. Morse est un rouleau compresseur, une décharge sonore et technique qui vous emporte aussi brutalement qu'il ne vous dégage si vous ne cherchez pas à vous cramponner aux nombreuses structures encore en place après le passage de ce souffle froid.

La qualité esthétique de ce morceau, sa vélocité et sa puissance est de surcroît appuyée et soutenue par une production massive et Hyper-costaude. On connaît bien sûr le Skill qu'a Amaury Sauvé pour capturer le son de groupes aussi foutraques, et qui imposent un tel niveau d'exigence. As We Draw, Plebeian Grandstand, Calvaiire pour ne citer qu'eux ont pu bénéficier ces derniers temps des largesses techniques et du professionnalisme – pas d'insulte en milieu DIY - de ce mec devenu incontournable dans la scène Punk-Hardcore Hexagonale.

 

Les deux titres qui suivent « Corrupted Senses », « Lies and Greed » et « Feeding The Ignorance » sont tout aussi virulents, avec une Hardcore Touch et une intensité toujours maintenue au dessus des 245,7 BPM. Le souffle de l'explosion passé, on enchaîne avec « Unstoppable Fire » qui ralentira le tempo sans pour autant perdre en brutalité – Le leitmotiv de Morse – pour donner ensuite sur l'interlude du Skeud. « Filthy » un interlude au piano qui, avec ses accords partagés entre deux rondes fantomatiques et sa mélodie inquiétante fout vraiment les ch'tons. Le titre dérangeant de bestialité « Black sun » et son final Heavy/Noisy est à mon sens un des plus typé AnimalCore. On retrouve sur cette piste ce que peut nous servir le super Hypé mais excellent combo Américain Code Orange. Primaire, volumineux et aussi agressif qu'un morse affamé par la fonte de la banquise. Ce titre respire également le Cult Leader ou encore le bon vieux Hardcore Botchien, période An Anthology of Dead Ends. Le tube éponyme « Pathetic Mankind » est sûrement le plus classe. Il concentre absolument tout ce que peut faire de mieux sur le plan rythmique et mélodique Morse. Voilà pour ce qui est du descriptif partiel de Pathetic Mankind, pour le reste je vous laisse le soin de découvrir par vous même cette débauche d'Ultra-violence.

 

Même si une impression de redite se fait sentir à la lecture des différentes pistes – la digestion est longue et exigeante - Pathetic Mankind se dévoile au fur et à mesure des écoutes dans sa complexité et sa diversité. Les Riffings de la Basse et de la guitare – étonnement esseulée - sont percutants, cinglants et presque tout le temps sur le mode de l'agression. Le chant est lui hargneux, féroce et clairement intimidant. Enfin, la batterie est super jouissive dans ses accès de fièvre.

 

Pathetic Mankind agit comme une purge cathartique avec tout ce que cela implique en termes de libération d'émotions basses. A priori toxique pour notre bonne santé mentale, Pathetic Mankind n'a pourtant pas vocation à nous faire de mal, seulement à nous ouvrir les yeux sur la nécessité d'accepter les distorsions psychiques et acoustiques que nous éprouvons parfois, et ce en les acceptant, ou bien en les sublimant un peu à la manière de Morse sur son impitoyable brûlot.

 

 

 

 

photo de Freaks
le 13/02/2018

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