Mudvayne - L.D. 50

Chronique CD album (68:32)

chronique Mudvayne - L.D. 50

Sony, à travers le label Epic veut du rab de gâteau. Et comme toutes les maisons de disque sont gourmandes, restent sûres de leurs acquis, pensent qu'on est prêt à boire de la soupe même servie froide, fade et sans sel. Continuons à leur casser du sucre sur le dos en ajoutant qu'elles sont même prêtes à lâcher leurs saladiers quand le cuistot n'est plus au goût des CONsommateurs (je vous laisse voguer à vos souvenirs de groupes de néo morts car lâchés par l'industrie musicale, Limp Bizkit en a fait les frais fin 2011). Donc après Rage Against The Machine, Korn (la machine à ca$h), il fallait un groupe barbouillé pour concurrencer Slipknot. Et les gars de sony sont plus cachetons (mon amour) que champis de Mushroomhead.

 

Je ne sais pas si les gars de $ony avaient flairé le tube "Dig" (la seule chose que je retiens du Mudvayne), ou si pour eux comme pour moi Mudvayne est le meilleur des rejetons des cinq de Bakersfield. D'abord grâce à cette basse (je ne parle pas du look de furieux du bassiste avec ses deux pointes en guise de cornes ou de son maquillage rouge sur fond bronze, la grande classe), omniprésente sur ce disque. Le monsieur a l'air plutôt doué quand on regarde cette vidéo où il tricote ni dans du beurre, ni slappe dans du saindoux et cette main gauche qui se ballade sur le manche avec vitesse et dextérité.

Par contre, on ne peut pas dire que le reste du groupe excelle ; on a de nouveau le droit à un groupe qui tire une fois de plus sur la corde (usée et prêt à craquer), des riffs chougguy-chougga, alternance de passages clairs/gentillets avec d'autres saturés/énervés, sans rien inventer ni même modifier la recette originale. Je dirais même qu'ils enlèvent l'émotion des premiers Korn (enfin surtout le deuxième pour ma part) et Deftones pour la remplacer par une atmosphère cliniquement propre mais fausse, comme dans les hostos où l'on attrape une maladie nosocomiale alors que la bonne odeur de javel laisse croire que l'établissement est propre. Chez Mudvayne, c'est pareil : c'est froid, propre, sans vie dedans mais sans aucun feeling non plus (enfin moi, ce type de son, j'accroche guère). Bon l'avantage c'est que la basse est bien audible (oui j'ai toujours eu une grande admiration pour les bassistes, c'est souvent les plus cool dans un groupe).

 

Par contre, côté riffing, ça fait une demie douzaine d'années que leurs prédécesseurs sont à la recherche de bonnes compositions, tandis que Helmet, Quicksand, et Faith No More ont déjà pillé une bonne partie du stock.

Oui je suis méchant j'avoue, mais c'est quand même pas un grand feu d'artifice niveau guitare. Certes, c'est loin d'être aussi chiant que la majorité de leurs petits compagnons de récré. Par contre, je retrouve un feeling comparable au duo Munky / Brian Welch, ça groove mais de façon très nette, c'est urbain mais côté usine, pas côté ghetto. C'est du bon gros riff en drop D avec quelques petits arrangements pour palier à l'absence de DJ et d'un deuxième gratteux, avec toujours cette basse omniprésente qui claque bien chaque note.

Comme toujours dans le néo, oubliez les solos de guitares qui de toutes façons ne sont plus obligatoires dans le rock énervé depuis Nirvana (et ça c'est le deuxième truc que j'aime chez Nirvana, après que l'on puisse rêver d'être une rock star avec une technique de punk, le deuxième truc c'est qu'ils ont réussi à tuer le glam et le hard FM, et on en est reconnaissant). Par contre, même si le batteur n'est pas foncièrement mauvais, il a tendance à trop virer chougguy-chougga par moments alors qu'une batterie plus martiale serait à mon avis plus dans le ton, à défaut d'être super originale.

 

Côté chant, c'est du korn-like en moins noir, avec des lignes mélodiques moins fragiles et plus aérées, le chant "méchant" est moins plongé dans la démence que celui de Jonathan Davis. Celui de Chad Gray est plus plein et plus gros, l'ensemble n'est pas désagréable même si l'on sent une faiblesse côté chant clair où l'on a le strict minimum : c'est pas faux, mais il n'y a pas énormément de voix (si on mesure en Freddy Mercury, on est à 0.5 Freddy Mercury quoi)... Mais bon, c'est l'époque qui veut ça. Au moins le mec n'à pas beaucoup de voix mais il ne passe pas par auto-tune.

Le truc qui pour moi manque le plus aux quatre gars de Mudvayne ce n'est pas l'originalité (sincèrement à l'époque ils passaient pour des futurs cracks à ne pas emboîter le pas d'un néo bourrin à la Slipknot), ni de rapper comme Limp Bizkit, ou évoluer vers quelque chose qui dépasse le cadre du néo comme seul Deftones en est capable. Il y a presque quelque chose dans leur musique, et c'est bien ça le problème pour moi : ils n'ont jamais réussit à concrétiser le côté salle d'isolement et institut pour malade mental.

 

Cet album propose le début d'une musique d'unité psychiatrique (et là encore ça rejoint Korn) avec cette alternance de calme/tempête, l'ambiance proposée est propre (entendre la jolie prod où tout est claquant comme les pas d'un infirmier pour l'heure de la piqûre tant redoutée) et leur folie semble brisée par une équipe médicale usant plus du tranquillisant que de la thérapie par l'expression du malaise ; là où Korn devient émotif, Mudvayne est aseptisé.

Je trouve dommage qu'après ce L.D. 50 Mudvayne n'ait pas évolué et poussé le côté double personnalité que devrait être leur musique et ainsi se personnaliser dans une scène qui en a bien besoin.

photo de Sepulturastaman
le 12/02/2012

3 COMMENTAIRES

Pidji

Pidji le 12/02/2012 à 10:38:29

Pas faux tout ça. C'est vrai que le bassiste avait une putain de technique.

vkng jzz

vkng jzz le 12/02/2012 à 11:19:16

rhalala je l'ai écouté ce disque à l'époque, le clip de DIG m'avait scotché et ce bassiste... je retrouve bien le Mudvayne de LD50 dans ta chronique en tout cas

choupikon

choupikon le 12/02/2012 à 12:23:14

long et indigeste
35 min aurait amplement suffit

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