Mugison - Mugiboogie
Chronique CD album (49:02)

- Style
Rock à déclinaisons - Label(s)
Ipecac records - Date de sortie
6 septembre 2008 - écouter via bandcamp
J'avoue ne connaitre que peu de choses de cet Islandais, dont j'ai toutefois, jusqu'alors, lu beaucoup de bien s'agissant de sa production discographique. Il s'agit là de son quatrième album, qui débute par un rock bluesy explosif, "Mugiboogie", complètement enthousiasmant. Puis c'est le folk avenant de "The Pathetic Anthem (Demo)" qui prend le relais avec brio. La découverte est donc pour le moins bonne, en ce qui concerne ce début d'album, et se confirme sur "To The Bone", posé et doté de voix associées doucereuses et racées. Le registre est d'emblée assez large, avec pour base le rock, le rock dans toutes ses déclinaisons, dont le multi-instrumentiste livre une excellente version, brulante et exaltée, sur "Jesus is a Good Name to Moan". Il impose, en plus, des breaks mélodiques judicieux, puis opte pour une ambiance beaucoup plus détendue sur "George Harrison", au titre évocateur. Légèrement déroutant, de par cette propension à sauter du coq à l'âne dans crier gare, il n'en livre pas moins des morceaux aboutis, dont Deep Breathing, à l'acoustique magnifique, n'est pas des moindres.
Cette première partie d'album est donc de bon augure, même si on l'aurait souhaitée un peu plus vigoureuse, et notre homme répond à cette attente sur l'étonnant "I'm Alright", clin d'oeil réussi à Black Sabbath ou encore Faith no More époque Angel Dust. C'est ensuite "The Animal" et ses jolies harmonies vocales, retour donc à un registre tranquille, qui impose ses mélopées soignées, avant que "Two Thumb Sucking Son of a Boyo", puissant, au contenu similaire, dans l'esprit, à celui de "I'm alright", ne réinstaure une certaine folie. Difficile alors de passer d'une sagesse délibérée à ces titres, tous excellents, belliqueux et génialement fantaisistes, l'Islandais ayant toutefois le don d'accrocher par le bais d'une qualité omniprésente. Qualité que l'on retrouve sur "The Great Unrest", qui semble entériner l'alternance entre énergie et sérénité, puis un "My Love I Love" sobre et émotionnel, très pur, qui fait pencher la balance du côté des penchants folk de notre homme. Ce dernier terminant sur "Sweetest Melody", un poil démonstratif, légèrement bluesy, mais doté d'envolées rageuses de bon aloi.
Un album assez exigeant donc, contrasté dans le contenu, en raison d'une dispersion stylistique un peu trop prononcée, mais assez probant d'un point de vue qualitatif.
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