Nano Sigo - Urban Campfire Jam

Chronique CD album (22:19)

chronique Nano Sigo - Urban Campfire Jam

Quand on est fan absolu de Nevermore, ni une ni deux: on se jette sur les albums solos de Jeff Loomis. Quand on a usé le diamant de sa platine sur toute la discographie de Death, on prend bien soin de connaitre sur le bout des doigts le The Fragile Art of Existence de Control Denied. Quand on s’est fait tatouer la filmographie complète des Charlots sur l’omoplate gauche, on se doit de posséder l’intégrale des 4 saisons de Marc et Sophie en VHS.

 

Un intrus s’est glissé dans le paragraphe précédent… Sauras-tu le trouver?

 

Avec les gros sabots introductifs que voilà, vous aurez compris que si vous avez droit aujourd’hui à un papier consacré à Nano Sigo – papier parfaitement adapté à l’éclectisme du samedi sur CoreandCo, mais moins à la ligne éditoriale habituelle du ‘zine –, c’est que ce dernier nous a par le passé fait visiter le Valhalla des plaisirs musicaux au sein d’un groupe auquel le présent chroniqueur a réservé une place bien particulière dans son petit cœur de mélomane. A la nuance près que ce « par le passé » n’est pas si lointain que cela, car le groupe en question n'était autre que The Onironauts, dont le Kings of The Swingers s’est vu récemment attribuer en ces lieux rien de moins qu’un 10/10 amplement mérité. Dans la navette spéciale de la formation, Mister Nano – qui, a priori, n’a rien à voir avec les Nanowar of Steel, si ce n’est un enthousiasme évident à proposer de la musique originale à ses contemporains – se chargeait du chant, du saxo, ainsi que du clavier…

 

… Mais pas des grattes, ni de la basse, ou de la batterie. Ce qui explique peut-être – mais rien n’est moins sûr – que, si The Onironauts proposait une Fusion hyper ouverte mais néanmoins pas exempte d'une composante Metal / Rock bien électrique, sur Urban Campfire Jam on ne retrouve plus ces gros décibels que nous autres révérons en ces riantes colonnes webesques. Et pourtant, il est excessivement facile pour le fan des Cosmonautes Oniriques de rentrer dans ces 5 titres lumineux tant on y retrouve cette jubilation et ce swing complice qui irradiaient déjà des 2 EP de la formation originelle. J’ajouterai même que quiconque craque pour le scat plantigrade de « Jungle VIP » ne peut que succomber au vibrionnant « Scat Ravage », qui ouvre l’EP sur un paroxysme de doigts qui claquent, de folie douce, de Jazz manouche et de… Dubstep, si si, un poil sur la fin, et ça déchire. Parfaitement!  

 

Tout comme il le faisait au sein de The Onironauts, sur cet EP Nano Sigo mord dans la musique à pleines dents, avec une liberté artistique totale, un groove et une joie de vivre proéminents, ainsi qu’un talent déconcertant. Et par-delà les chapelles, dans un esprit d’œcuménisme artistique généralisé, le zig mêle Jazz Manouche (donc) ou non, touches Electro légères, smart ass Hip-hop à chemise bien boutonnée (on est loin de South Central), Scat – pour lequel il semble vouer un véritable culte – et autres joyeusetés qui swinguent un max. Avec le support discret d’une chanteuse au diapason, et quelques échappées en Français qui nous rappellent que, derrière ce pseudo plutôt italien et cette localisation Outre-Manche, on parle ici d’un artiste issu de l’Hexagone.

 

Outre l’orgie « Scat Ravage » dont vous ne vous lasserez pas de sitôt, l’EP vous propose un « Big Babby Bounce » tout en allitérations croustillantes qui amorce la mélange Rap soft / Jazz manouche sur un beau tapis cuivré. Avec « So What », on a soudain l’impression de passer sur le A City Dressed in Dynamite de That Handsom Devil à l’occasion d’un morceau coolos à l’extrême mené par de vieux gangstaz en costume rayé façon pègre & bar sordide des années 30s. Sur « The Only Way Out », c’est Tryo qui semble à présent vouloir faire son entrée dans la sphère Jazz manouche en misant sur une légèreté et une désinvolture qui appellent l’auditeur à profiter du morceau allongé dans les herbes hautes d’un petit matin de printemps. « Unbroken Continuity » continue (et finit) quant à lui de diffuser une joie de vivre inaltérable à travers un cocktail des éléments précédents, ceux-ci baignant cette fois dans des effluves Dub à la fois chaleureuses et énergisantes.

 

Que ce soit en solo ou avec ses potos poètes en apesanteur, Nano Sigo nous abreuve donc d'une musique qui donne envie d’aller faire du moonwalk en terrasse et de croquer la vie à pleines dents. Un coup de bourdon, une mauvaise nouvelle, du crachin sur les vitres? Vous vous passez Urban Campfire Jam (ou l’un des 2 EP des The Onironauts), et vous vous retrouvez chargés d'une énergie positive débordante, de celles qui poussent à se lancer dans une « battle » de break dance! C’est pourquoi, à l’instar de ces films que des marketeux malins nous vendent dorénavant comme des « Feelgood moovies », en lieu et place de « Smart Electro Modern Gipsy Jazz » on rangera cette petite merveille sous l’étiquette « Swingin’ Feelgood Music ».

 

Maintenant cliquez sur le player à gauche et sortez les lunettes de soleil…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: sur Urban Campfire Jam, l’ex-The Onironauts Nano Sigo mélange Jazz (manouche surtout, mais pas que), Electro (Dub surtout, -step pas mal, mais pas que), Hiphop décontracté du groove, swing, scat, plus des brouettes de joie de vivre et de doigts qui claquent pour nous mettre du printemps dans les oreilles et une saine ivresse dans la caboche.

photo de Cglaume
le 08/04/2017

0 COMMENTAIRE

AJOUTER UN COMMENTAIRE

anonyme


évènements