That Handsome Devil - A City Dressed In Dynamite

Chronique CD album (36:45)

chronique That Handsome Devil - A City Dressed In Dynamite

Il y a des albums comme ça, après une grosse dizaine d’écoutes, vous avez l’impression de les connaître depuis vos années Croque-Vacances. Se les passer, c’est comme faire un barbecue entre potes, comme se vautrer dans le canapé du salon, comme glisser dans un bain chaud avec un bon bouquin et un verre de Martini: du pur bonheur. Le moindre repli de la moindre compo correspond tellement à tout ce que vous êtes et aimez que c’en est indécent. Quel que soit l’endroit où vos oreilles mordent, il en dégouline une musique fraîche et excitante comme d’une grappe de raisin ayant commencé à madériser sur pied.

Bordel c’est tellement bon que c’est à peine si vous vous rendez compte que la partie « metal » de la chose est vraiment réduite à la portion congrue – pour peu que ces lichettes de guitares électriques puissent être affiliées à une quelconque branche de la musique qui sent des pieds!

 

La dernière rondelle laser à avoir fait cette impression au zigoto qui essaie une fois de plus de vous convaincre de tout lâcher pour vous ruer sur un album, c’est A City Dressed In Dynamite, l’excellent premier album de That Handsome Devil.

 

C’est en suivant sur Bandcamp les achats compulsifs d’un dôle de zig ayant des goûts pas trop éloignés des miens que j’ai découvert le groupe (vous devriez faire ça vous aussi tiens: on en découvre des choses en adoptant ce modus operandi...). Pratiquant un mélange de musiques qui swinguent un max, de guitares surf, de rockabilly, de hip hop, de blues – oui je sais, moi aussi cette description a, à la base, peu de chances de me transformer en loup de Tex Avery – ces new-yorkais se font un honneur de systématiquement vous donner envie de claquer des doigts, la touche de patine « vieux club de jazz so 5Os » n’étant là que pour rendre la chose encore plus croustillante. Mais l’appât qui a initialement eu raison de ma vigilance, c’est l’alliance de 2 paramètres imparables: on développe dans le paragraphe suivant...

 

Primo, la gouaille de vieux crooner black goguenard de Godforbid (le chanteur, pas les metalcoreux) est complètement irrésistible. Tout le temps dans l’outrance – mais pour un résultat à l’extrême opposée de ce qu’un El Cathedralico fait subir à Hesus Attor –, ce joyeux mariole apporte quasiment à lui tout seul l’aura « nawak » qui m’aura amené jusqu’au groupe. Sans rire, rien qu’en se concentrant sur sa voix – en même temps comment faire autrement? – on a parfois l’impression d’écouter le « Hey Ya! » de Outkast interprété dans une version « Nawak Swing » au fond d’un vieux cabaret de la Nouvelle Orléans… Deuxio, dès la 1e écoute, des titres de la trempe de « Damn Door » ou « Viva Discordia » s'imposent immédiatement comme des tubes complètement déments, qui vous font abandonner tout d’un coup votre pizza / votre partenaire / votre lecture à une main du catalogue La Redoute pour vous tirer par l’oreille jusqu’à l’endroit où vous pourrez vérifier quels sont les diables de frappadingues qui font un tapage aussi incroyable!

 

Usant parfois de cuivres, voire – pour pimenter les ébats – de scratching, d’orchestrations B.O.esques ou d’accordéon (si si), le groupe change d’ambiances comme de chemises, conservant par monts et par vaux cette patte rétro-sexy inimitable, mais voguant de B.O. Tarantinesque (« Wintergreen ») en chaloupé Lenny-Kravitz-se-fume-un-oinj-avec-des-potes-rappeurs (« Pills for Everything »), passant d’un soleil couchant sur un far west revisité par Gorillaz (« Cry ») à une version Polkadot Cadaverienne de l’univers de Morcheeba (« Kiss The Cook »), bondissant d’un univers cartoon jukebox ’n’Cadillac (« Rob The Prez-O-dent ») à un road movie épique roulant tous chromes dehors en direction de la pampa (« Mexico »)… Et nom de Dieu d‘un Pet d’Nouille, qu’est-ce que c’est bon!!!!!

 

Alors laissez le groove vous pénétrez par tous les endroits à lui accessibles, fermez les yeux, sentez votre tête dodeliner avec nonchalance, vos doigts claquer sans votre consentement, respirez ces cuivres chaleureux, entendez ces glaçons tinter au fond des verres, sentez le soleil faire chauffer le skaï de la décapotable, poussez le son et…  Bordel, succombez à That Handsome Devil!

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: il n’y a pas de diable plus sexy que celui qui a composé A City Dressed In Dynamite. Alors ne vous attardez pas trop sur le fait que ces 11 titres semblent le fruit d’une commande faite par Tarantino auprès de Gorillaz pour illustrer son prochain road movie nawak, et signez des 2 mains ce pacte avec That Handsome Devil.

photo de Cglaume
le 08/03/2015

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