Orka - Livandi oyða

Chronique CD album

chronique Orka - Livandi oyða

Originaire des Iles Féroé, Orka a déjà pour particularité, en plus de ses origines inédites, de fabriquer lui-même ses instruments, ceci à partir de matériaux de récupération. Puis il y le choix d'enregistrer ce disque dans la ferme du leader du groupe, lieu rêvé et parfaitement adapté à l'esprit du groupe autant qu'à son attitude "diy" et retranchée, comme s'il avait voulu par ce biais mieux se replier sur lui-même, dans la sérénité d'un lieu isolé, pour travailler à l'élaboration d'un univers personnel.

 

Eh bien à l'écoute, et même si l'ombre d'Einsturzende Neubauten (superbe référence) plane sur les compos géniales des Féringiens, on s'incline devant le génie des insulaires, qui s'exprime dès ce "Fjøllini standa úti" vif et groovy, chanté d'une voix marquante et faisant état du style généré par Orka, à mi-chemin entre électro, expériences réussies et pop déviante. Il en sera de même tout au long de ce disque génial, à mon sens sans équivalent actuel, aussi bon dans ses morceaux alertes que dans ses titres plus saccadés, aux boucles récurrentes ("Livandi oyða", ou "Heilabruni" dont l'absence de chant ne nuit jamais à l'excellence).

Une excentricité ingénieuse s'invite à la fête ("Myrkursins muður"), qui évoque légèrement les Young Gods des débuts, et il devient difficile de distinguer de quels instruments use Orka ; tout ce que l'on peut affirmer avec certitude, c'est qu'en se passant d'une trame sonore conventionnelle et basée sur des outils "classiques", la formation parvient au meilleur en termes de résultats, et nous livre à l'arrivée un opus exigeant, profond, de ceux dont il faut faire l'effort de s'imprégner, d'en comprendre la teneur et la structuration. Comme sur cette planerie bruitiste nommée "Volmar letur eygað aftur - feat. The Third Eye Foundation & Com", à la fois majestueuse et dérangée, et collant parfaitement,en ce sens, à l'esprit d'Orka.

 

Ce dernier peut aussi se faire dépaysant ,ou se poser en Depeche Mode audacieux comme sur "Fepur - feat. Com", et nous secouer de ses séquences agitées, se posant en certaines occasions pour mieux repartir dans un délicieux chaos noisy l'instant d'après. Les atmosphères, les textures de cet album sont uniques, inimitables, d'autant plus qu'elles émanent d'instruments "self made". Et sur "Grøðing - feat. Bookworms & Com", c'est une sorte d'ethno-indus captivante que le groupe invente, avant de faire le choix d'une acoustique perturbée sur l'énorme et presque symphonique (façon Orka) sur "Triðja dagin - feat. The Third Eye Foundation".

 

Et l'on se remet à peine de ce festival sonore que se profile un bonus track percutant...et percussif, allégé par des sons subtils, qui, après l'entrée en matière probante et intrigante qu'était Volmar, met fin à "Livandi oyða" de superbe manière et annonce à la scène internationale la survenue d'un outsider qui, j'en suis pour ma part persuadé, quittera bientôt cette position venir occuper une place de choix, voir le leadership, de cette même scène. Génial et atypique, un grand album.

photo de Refuse to keep silent
le 21/11/2009

1 COMMENTAIRE

deathlikesilence

deathlikesilence le 22/11/2009 à 18:39:02

Pas mal à l'écoute

Mieux en visuel

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