Orka - ÓRÓ

Chronique CD album (37:38)

chronique Orka - ÓRÓ

Groupe des Iles Féroé dont les membres fabriquent eux-mêmes leurs instruments,  Orka s'était déjà distingué avec un permier jet, Livandi oyoa, décalé et singulier, qui en faisait une formation unique.

 

Les nordiques récidivent donc et ce Oro étend les investigations sonores d'Orka en même temps qu'il en parfait le rendu et en affine, tout en les poussant, les essais du groupe. Captivant, froid ("Orogy", superbe ouverture aux relents indus façon Einsturzende Neubauten), rêveur et flou sur ce titre inaugural, rythmé et porteur de voix et de climats passionnants sur "Betri tidir", le second, ce disque est de toute évidence une superbe réussite, encore jamais entendue du point de vue du style créé. Les atours sonores livrent ses sonorités inventives, d'autant plus qu'elles émanent d'instruments fabriqués, et sur un "Hungur" asséné, lourd et puissant, indus dans l'esprit, le territoire sonore exploré s'élargit encore, souligné par des voix incantatoires.

 

Chaque morceau est une réussite imparable, exigeante mais de taille, "Aldan reyd" offrant lui une atmosphère dénudée, sobre, d'obédience electro, au flou génial, avant que le sombre "Fylgid", au chant encore une fois marquant, dépaysant comme le climat qui ressort du morceau, n'enfonce le clou d'une première moitié d'album impeccable. On pense entre autres à un Sigur Ros glacé, expérimental, mais aussi au Depeche Mode des débuts, aventureux, et bien sûr aux Allemands cités en début d'article, et Orka impose sa patte, son univers singulier, qui débouche en l'occurence sur le plus probant des résultats.

 

Le sensible et dépouillé "Hon leitar" le confirme, suivi en cela par un "Tad vakrasta" aux boucles obsédantes, tribal et obscur, dont on ne se sépare qu'à grand peine. Les ferringiens frappent un grand coup et marqueront très certainement les esprits avec cette œuvre majeure, ensuite étoffée par "Rumdardrongurin", qui se suffit à lui-même par son alliage voix-rythme répété et passe d'un climat serein à des plages plus troublées avec le plus grand naturel.

"Moldblak", opaque et lancinant, au tempo saccadé, nous emmène à son tour très haut et très loin, usant pour cela d'effluves psyché irrésistibles, de vocaux célestes, et s'ajoute à la longue listes des perles décelées par l'opus, qui prend fin sur "Kapersber" et ses sons electro discrets, la voix menant le bal avec son cachet certain.

 

Obsédant, décalé et digne du plus grand intérêt de son début jusqu'à sa fin, ce Oro est amené, c'est évident, à bousculer la hiérarchie...indus, dirons-nous, ou exprimentale, et constitue l'une des plus belles suprises de l'année en cours.

photo de Refuse to keep silent
le 09/04/2011

1 COMMENTAIRE

Ukhan Kizmiaz

Ukhan Kizmiaz le 09/04/2011 à 20:04:52

Disque fort pour un groupe pas comme les autres.

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