Pg.lost - Versus

Chronique CD album (54:00)

chronique Pg.lost - Versus

Comme on s'était plutôt bien emmerdé sur "Key", apprendre que Pg.lost sortait un nouvel album n'avait rien d'excitant et était donc une nouvelle bien vite oubliée.

Il n'en sera pas de même pour le successeur de "Versus".


Pour expliquer une telle réussite, il convient de lancer une théorie en tenant des propos bourrés de clichés limite racistes bien que positifs.

"Si cet album est aussi bon, c'est grâce à l'intelligence scandinave du groupe" 
-Garder le bon. L'améliorer. 
-Identifier les ratés. Les effacer.
-Innover.

 

Sans se défaire de son style post-rock-instru, le groupe voit plus large. 
Toujours muet (enfin presque, j'y reviendrai), les instruments parlent et sont cette fois touchants, inattendus et réussissent à donner l'impression d'un véritable dialogue entre eux.
Les guitares endossent particulièrement bien ce rôle et offrent des titres épiques grâce à un jeu mélodique vraiment fin.
En reprenant le principe de boucle à la Russian circles sur certains morceaux, en jouant le contraste  arpège léger, riff lourd et grésillant : les guitares offrent bien des facettes et sont complémentaires. Un jeu  flagrant sur "Versus" où s'opposent des sons aussi écrasants qu'aériens.

Des guitares qui se reposent sur une bonne basse ronde, une batterie qui ne joue pas qu'en finesse et ...surtout, un synthé qui sait se rendre incontournable.


La base rythmique sort un travail très fouillé, avec des variations à l'image de cette musique où tout peut varier, virer, virevolter ou simplement planer.

Lorsqu'il s'agit de poser une ambiance, Pg.lost fait appel au synthé. On peut alors repenser à ce qu'a fait Maserati avec ce son aussi néo-rétro que post-rock avec la pose d'une nappe sonore ambiante (le magnifique "Monolith").


Le groupe sait donc être à la fois calme, tranquille, mélodique et explosif après un crescendo lent, progressif...car c'est là la plus grande qualité du groupe : il ne se presse pas sans trop s'attarder.

Les sens de la mesure et de l'équilibre se retrouvent dans chacune des compositions : jamais lourdes, jamais assourdissantes, ni bordéliques ou difficile à suivre. L'univers du groupe se construit avec finesse sans proposer de titres fleuves : entre 6 et 8:30 minutes pour 7 morceaux parfaitement identifiables et personnalisés.
On peut être à la fois ballotté par un univers léger, plus mélancolique et se sentir secoué par des passages plus hachés, presque "violents" ("A final vision") : Pg.lost a cette faculté à toucher son auditeur, notamment grâce à un son bien pensé et des instruments bien mis en valeur.
 
Cette habileté n'existait pas chez Pg.lost sur "Key", alors qu'elle explose aux oreilles pendant ces 50 minutes. Le groupe a appris à se sortir de son post-rock sympathique et peu perturbant d'antan. La meilleure preuve étant encore de voir le charme opérer en live, notamment sur cette vidéo, sur laquelle on découvre que le groupe n'est pas si muet (à partir de 3min) : les suédois réutilisent, réinventent avec tous les outils à leur disposition. 
Une quasi-perfection où tout est millimétré, bien pensé, presque technique voire chirurgical tout en y mettant du coeur. Le genre d'album qui te fait dire de manière béate une évidence que l'on a tendance à oublier : c'est beau la musique.

 



 


 

photo de Tookie
le 14/02/2017

2 COMMENTAIRES

Freaks

Freaks le 27/04/2017 à 12:17:04

Écouté sur la radio! C'est beau comme du Verlaine, on se dispensera du Key du coup. Faut faire des priorités sur ce Zine.

pidji

pidji le 27/04/2017 à 14:31:41

ouep il est bon ce disque, j'étais pas fan non plus avant mais là ça passe bien.

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