Power Trip - Nightmare Logic

Alors que le revival thrash/crossover paraît avoir été un feu de paille, les Texans de Power Trip ne désarment pas en bon darwinistes musicales qu'ils sont.

Pour leur dernier album, j'enfile donc mon bermuda Anthrax et saute dans la fosse à la suite de Cglaume. Tendez les bras svp sinon mes vieux os ne résisteront pas.

Bon, faut aussi que je me fade sérieusement leur split avec Integrity (excuse du peu quoi).

Le dernier Iron Reagan flotte vaguement et prend l'eau rapidement alors voyons ce Nightmare Logic dont les titres des 8 morceaux sont super flippants.

Déjà il n'y a pas de remplissage. Les gros machins bouffis devraient en prendre de la graine. Et je n'ai pas cité Metallica non.

Niveau surprise c'est zéro pointée mais heureusement finalement. Le crossover glauque de Power Trip ne supporterait pas d'expérimentations, selon moi.

"Soul Sacrifice" est tellement oldschool dans son intro que je suis obligé de citer Exodus, comme mon compère lapin. C'est pas très original, oui. Exodus pas le Lapin.

Tapant dans le gras du bide, le titre dévoile le méchant pas content qui sommeille en chacun de nous. Rondement mené sur le champ de baston, cette ouverture ménage son break secouage de tête et ses hurlements de loups glaireux comme on s'y attendait.

Le divin riff se fait la base de chaque morceau. Ultra efficaces, les guitares entonnent toutes la gamme du style à disposition sur "Executioner's Style". C'est tellement classique qu'on est sans cesse ballotté entre l'envie de hurler au complot, comme le mari de Pénélope, et s’incliner bien bas devant la résurrection d 'une époque que les moins de 40 piges ne peuvent pas vraiment connaître.

« C'est presque tout le temps le même truc et c'est bourrin. »

Du coup, j'ai mis ma fille de 7 ans à contribution, fugacement, pour cette chro. Elle ne peut pas connaître mais sera payée avec un album Vaiana.

Et oui, "Firing Squad" c'est un peu comme un "War Ensemble". Le solo de King/Hannemann en moins long.

Car là où Power Trip se fait imparable c'est dans sa façon d'aller droit au brut.

Pas de broderies sur les liquettes et pas de déodorant sous les bras.

Pas de ventre mou non plus là, souligné déjà, sur votre site préféré et concernant Manifest Decimation.

Chaque plage recèle en effet un intérêt certain. Même quand le combo se fait roulito niveau rythmique (le début de "Ruination"), l'oreille frétille devant autant de méchanceté étalée.

Jusqu'à "Crucifixion", en mode cavalcade de bisons en rut, les Texans soutiennent la pression, l'écume aux lèvres, pour glorifier le dieu Thrash Metol des origines.

Régressif et agressif ont rarement aussi bien rimé que sur ce Soul Sacrifice.

A l'instar du surin d'Harley Flanagan dans le gras du bide de John Joseph.

Y'a plus de doute Lapin.

Crom-Cruach

le 27/02/2017