Prophetic Scourge - Calvary

Chronique CD album (54:49)

chronique Prophetic Scourge - Calvary

Biarritz, c'est bien une destination vacances qui fait plaisir. La joie de la côte Atlantique avec ses jolies vagues qui ravissent les surfeurs. La proximité avec l'Espagne pour se prendre un petit coup de dépaysement culturel supplémentaire (ainsi qu'une jolie réserve de clopes et d'alcool). Bref, un endroit cool qui a su ravir bon nombre de familles avides de campings sous les pins, s'empiffrant à chaque apéro de bonne charcuterie catalane et de toasts au pâté pimenté. Les plus mauvaises langues laisseront échapper un petit « beaufland » bien senti. Et pourtant, au milieu des Djs estivaux polluant les campings, on peut désormais trouver Prophetic Scourge. Qui s'inscrivent dans un registre autrement plus vénère que DJ Patrick Dubosc « je m'en vais en féria après mon Benco du matin ».

 

Pour le coup, Prophetic Scourge n'a pas attendu Patrick, il le défonce même carrément à grand coup de death qui tache bien les couches culotte. Et au cas où ce ne serait pas assez méchant, le combo y ajoute même une touche bien cramoisie de black. En même temps, lorsqu'on a un chanteur qui est capable de se pavaner avec Black March et Fleshdoll, il aurait été dommage de ne pas profiter du fait qu'il peut autant beugler comme un cochon que brailler comme un lardon castré. C'est ainsi que leur premier méfait, Calvary, s'articule autour des deux chapelles. Même s'il semblera majoritairement death dans l'ensemble, on ne peut nier ces relents constants bien black de souche. Et franchement, dans l'entremêlement des deux étiquettes, Prophetic Scourge s'en sort avec les honneurs tant il parvient à un compromis bien rôdé et équilibré. Pour un groupe qui en est à son tout premier essai long format et s'est affranchi d'une seule petite demo auparavant, il faut admettre que ça vend du rêve.

 

Seulement voilà, les Basques s'en seraient arrêté à cette simple étiquette death/black, Calvary aurait sans doute gagné à être meilleur. Prophetic Scourge ne s'arrête pas à ce simple acquis et a décidé d'ajouter un peu de piment d’Espelette dans son sandwich, à savoir une volonté de partir vers quelque chose d'un brin plus progressif. Et c'est là où le bât blesse. Exit le côté insolent de la maîtrise au berceau, on sent bien que ce nouvel élément n'est pas aussi maîtrisé que la base de son sandwich. Les compositions s'inscrivent dans un format plutôt long (dans les huit minutes en moyenne) et donnent au bout d'un moment l'impression de tourner en rond. La faute à cette volonté progressive pas forcément progressiste. Dès le point de départ, on sait où l'on part mais on sait, de la même manière, là on où va arriver, sans réelle surprise, ni même beaucoup d'étapes intermédiaires. Quand bien même certains passages sont savoureux, on s'aperçoit bien vite qu'il s'agit d'éléments fort classiques qui font toujours mouche mais qu'on a entendu à maintes reprises chez une multitude d'autres combos.

 

C'est ainsi qu'on finira par moments par lâcher prise, jusqu'à y prêter de nouveau attention sur une partie efficace avant que l'attention vienne voguer encore une fois vers d'autres horizons. Alors qu'une meilleure concision avec des durées standards aurait sans ajouter de l'impact dans l'ensemble de Calvary. Et aurait propulser Prophetic Scourge comme une formation à sérieusement garder dans son viseur. Pour le moment, on leur reconnaîtra simplement qu'il y a certainement du potentiel mais n'est pas encore forcément exploité à sa juste valeur.

photo de Margoth
le 23/10/2018

3 COMMENTAIRES

cglaume

cglaume le 23/10/2018 à 08:44:55

Dans le pays basque, rien ne vaut les nawakeux de La Fin de la Société... :)

Tookie

Tookie le 23/10/2018 à 10:32:43

J'ai aussi entendu parler d'un autre petit groupe dans le pays Basque : ça s'appelle Godjira / Godegirafe ? Un truc du genre. Pas trop mal d'ailleurs.
Sinon, j'ai eu du mal à accrocher à l'album, je l'ai longtemps gardé en écoute dans l'attente d'une chronique, mais je n'avais pas grand chose à en dire :-/

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 23/10/2018 à 18:38:38

"il aurait été dommage de ne pas profiter du fait qu'il peut autant beugler comme un cochon que brailler comme un lardon castré.": une des meilleures de l'année !!!

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