Guteaters - Out Of The Grave

J'ai parcouru un peu la Vendée. La preuve j'y ai fait une colo, y'a qu'à voir.

Mais, si je connaissais ses calvaires grands comme la cathédrale de Chartres (capitale de la lumière et du parfum, située en Beauce, ce qui n'a rien à voir j'en conviens), ses Chouans, qui auraient vraiment dû être tous éradiqués, histoire que ce soit la vrai Terreur, je ne savais point qu'on y faisait du Horror Punk.

Le Horror Punk, Kézako mon poto ? me demanderez-vous.

Alors premièrement , on ne se connaît pas et donc je n'accepte pas autant de familiarité de votre part et en second lieu mes vrais potes se comptent sur les oreilles d'un ladre en phase terminale.

Le Horror Punk est un genre (de) bâtard initié par les cultissimes The Misfits, croisement entre un punk ramonesien et des textes horrifiques proches de ce que l'on peut trouver dans la scène psycho.

Après une intro parfaite, dont je n'ai pas reconnu la provenance (merci au groupe d'éclairer mon bûcher), ce que je n'aime pas dans une certaine frange du punk, arrive, avec ses espadrilles gluantes. A savoir un chant mélo-plaintif me renvoyant à mes vertes années, quand j'écoutais encore du californien ou du Burning Heads. Hum...

Assez bien maîtrisés malgré tout, les vocaux sont heureusement soutenus par des chœurs judicieux. Mais bon, pas de quoi sortir de sa tombe pour autant.

Le EC Comics est donc plutôt mal barré, à la première lecture, tel l'hérétique de base, saucissonné sur un barbeuk à la Torquemada. Mais il ne faut jamais dire « Ramsès, je ne sucerai pas la moelle de tes os ».

En effet la première mauvaise impression s'estompe rapidement devant la fougue communicative du quatuor. Certes le combo est à peine pubère, se laissant pousser la moustache pour faire le stoco mais les compos sont, heureusement, directement issues d'une Army Of The Dead bien troussée, un remake certes, mais un bon. Et oui même en courant les zomblards, ça garde du mordant.

Véloces et dynamiques les morceaux tiennent bien la route même si un côté un peu trop innocent, pour moi, plane sur l'ensemble. La patate du batteur contribue malgré tout à une atmosphère gentiment rock'n'roll.

Si mourir est très chiant, GutEaters est loin d'être chiant à mourir. Coincés entre un gros Earth AD et un petit Punk In Drublic, les Vendéens méritent de grandir à l'abri de la clarté solaire en rajoutant de la boue de cimetière dans leur tourbe second degré. Nul doute qu'ils reviendront donc, la chair peut-être un peu plus purulente, j'espère, transformant leur couteau aiguisé en un méchant scalpel affûté.

Re- Animator, c'est vachement mieux que Freddy vs Jason comme Myers face à Jackson.

Crom-Cruach

le 09/10/2014