Septic Flesh - Communion

Chronique CD album (38:11)

chronique Septic Flesh - Communion


Groupe de la 1ere vague du metal extrême grec aux côtés de Nightfall, Necromantia ou encore Rotting Christ, Septic Flesh a fait les beaux jours de Holy Records durant ce que j'appellerai l'âge d'or du label, avec notamment 3 premiers albums référentiels, de « Mystic Places of Dawn » à « Ophidian Wheel ». Après ça? J'ai un peu honte de l'avouer … Ayant lu que le groupe s'investissait de plus en plus dans les orchestrations et autres collaborations avec des chanteuses lyriques, et mes finances de l'époque n'étant pas très florissantes, je perdis la trace de la bande à Spiros. Ce ne fut heureusement pas le cas de tout le monde … N'empêche que de projets parallèles (Chaostar) en activités annexes (Christos est compositeur classique et chef d'orchestre, Spiros peint …), le groupe finit par splitter en 2003 … Pour finalement nous revenir en 2007, fort d'une volonté de renouveau matérialisée entre autre par un patronyme compacté en un seul mot, Septicflesh renaissant des cendres de Septic Flesh.

 

Et – mince alors! –, avec « Communion », on peut dire que ce come back n’a rien de ces retours miteux de vieux briscards à béquilles et aux riffs grossièrement liftés! Le groupe est clairement resté au top, à des altitudes qui lui permettent de ne pas être impressionné par les nouveaux caïds du genre, les Nile et autres Behemoth. Manquerait plus que ça… Le death metal de Septicflesh – violent, profond, et largement imprégné de mysticisme, d’occultisme et de la démesure de mythes revisités – sait ménager de la place aux atmosphères, aux mélodies épiques ainsi qu’à un je ne sais quoi de méditerranéen. Et si sur ce terrain le groupe joue au coude à coude avec ses illustres benjamins (quoique le ratio ambiances/violence soit quand même ici moins favorable à la furie débridée), là où l’aîné grec prend l’ascendant, c’est sur la majesté que lui procure l’inclusion d'orchestrations quasi omniprésentes qui – grâce au travail de Christos et de l’orchestre philharmonique de Prague, habitué du genre – propulsent sa musique dans une autre dimension. Grandioses comme sur une B.O. hollywoodienne, majestueuses et terribles comme la bande son de guerres olympiennes, solennelles et empruntes d’une aura religieuse et inquiétante pouvant rappeler Carmina Burana, ces orchestrations sont en symbiose parfaite avec la puissance des guitares, le growl abyssal de Spiros et le colossal mur de blasts que Fotis déverse aussi intelligemment que généreusement sur les auditeurs. Si cette harmonie est valable sur l’ensemble des titres, une écoute ciblée du morceau « Communion », réussite parmi les réussites de cet album, vous fera toucher du doigt la magie de ce mariage heureux.

 

Il y a pourtant un petit « mais ». Si la démesure orchestrale et une imposante puissance de feu (Aaah ce tir saccadé à l’artillerie lourde au début de « Sangreal »!) demeurent les composantes essentielles de la marque de fabrique du groupe, il ne faut pas non plus passer sous silence la facette plus délicate – plus fragile même – de sa personnalité. Ainsi sur « Anubis », « Narcissus », « Persepolis » (à des degrés divers) et encore plus sur « Sangreal » et « Sunlight Moonlight » (où cela deviendrait presque un peu too much), on découvre un Septicflesh mélancolique, porté sur les douces mélodies louchant vers la Scandinavie et sur un chant clair pas désagréable mais un peu décalé, les deux derniers morceaux cités ci-dessus ayant même un arrière-goût carrément gothico-gothique. D’ailleurs pour tout vous dire, lors de ma dernière écoute attentive de l’album, j’ai été jusqu’à coucher les noms de Edge of Sanity et Moonspell (la version « early years » quand même …) sur mon carnet de notes pour évoquer l'atmosphère de certains passages! Si les morceaux incriminés sont objectivement bons – bien que moins virulents –, ils souffrent de la comparaison avec l’insolente énergie des titres les plus furieux.

 

M’enfin tout ceci n’est qu’histoire de sensibilité, et que cet aspect plus sucré de la personnalité du groupe vous botte ou non, cela ne constitue pas un grief suffisant pour condamner ce formidable album (même si, histoire de me contredire, je retranche un demi-point à la note pour marquer le coup!) qui constitue le summum de la combinaison entre deux musiques finalement pas si opposées que cela en terme d’énergie, de puissance et de force d’évocation (Therion ou encore Hollenthon avaient déjà tenté de nous en convaincre me direz vous …). Après une telle démonstration de savoir-faire, je ne vois pas trop d’autre alternative que celle d’aller compléter mes lacunes en allant à la rencontre du Temple Déchu, de la Révolution ADN et des Démons Sumériens qui trônent en bonne place dans la partie de leur discographie restant à ce jour inconnue de mes services …

photo de Cglaume
le 09/07/2010

2 COMMENTAIRES

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 02/12/2011 à 22:18:56

SETH est sans conteste pour moi le meilleurs chanteurs "typé death" qui soit. Une sorte de dragon menaçant et sangunaire...

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 02/12/2011 à 22:20:15

Sanguinaire flûte !!

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