Stonehelm - Stonehelm

Chronique CD album (54:33)

chronique Stonehelm - Stonehelm

Voici donc une réédition de la première Démo de Stonehelm, avec à peu près les mêmes titres dedans, réenregistrés. La superbe cover a été faite pas The pervert old goatess et sied très bien à l'image désabusée abusant de psychotropes qu'est Stonehelm. A leur niveau, on peut dire qu'on nage dans des plaines psychédéliques, des mers de cannabis et autres frivolités dont nous prive la morne réalité. Cela ne rend l'image de la consécration marijuanesque que plus mythique. Et ces piliers d'herbe qui cernent le trône du malin résument parfaitement le propos du groupe, à savoir Satan, Weed and fuck the cops.

Et c'est bien le point fort de Stonehelm : avec un titre comme "Hyborian tales", enfumé et sauvage, on se sent cavaler comme Conan dans les plaines à l'assaut des civilisations et des pleutres, sans pitié ni quartier. Avec un riff monstrueux et abouti, ce morceau n'a rien à envier aux maîtres du styles que Stonehelm copie abondamment, et on ne leur en voudra pas : Electric Wizard est évidement à l'honneur, entre le fuzz dégueulasse qui bave en dehors du temps, la voix lointaine et sentencieuse et un jeu de batterie groovy et original.

Alors non ce n'est pas vraiment original du coup, mais si vous vouliez une extension du Electric Wizard, parce que faut bien reconnaître que leurs albums restent assez rares, Stonehelm est un choix éminent et qui plus est méritant, car ils arrivent tout de même à avoir leurs riffs à eux, un peu plus énervés que ceux du wizard, la voix a tout de même un autre registre tout en restant dans les clairs, et le côté occulte est mit de côté justement pour plus de "catchy". Mais bien sûr ces différences n'apparaîtront pas à celui qui écoute ce style de loin, et Stonehelm peut passer pour celui-ci comme une copie d'Electric Wizard. A chacun de faire sa religion là dessus.

Le son est vraiment gouleyant, un doux plaisir pour les oreilles, berçant de ses lourdes nappes nos oreilles quémandant le fuzz. Rien que le fait d'être servi avec un abus de réverbération me contente, comme un gamin qui mange un bonbon au caramel.

En fait, il y a bien des bémols : le son du bang entre plusieurs morceaux, que je trouve désagréable et pas tellement pertinent, et les soli de guitare qui tendent plus à du Zack Wylde (et bien sûr à des solos de Death metal, car notons que le gratteux joue aussi dans Exhumed) qu'à un paresseux solo de blues typique du Doom Stoner. Sans doute Stonehelm rappelle par là son attachement au metal, mais je trouve qu'il y a comme un décalage entre la superbe purée de fuzz et la guitare qui te fout pleins de notes à la seconde.

Alors oui, je supporte à fond ce groupe et cet album. C'est pas tout les jours qu'on peut entendre une telle musique. Peut-être que ces mecs là ne foutent pas grand chose de toute la sainte journée, peut-être qu'ils se terrent dans leur ranch pour fumer des tonnes de weed, mais rien que le fait de savoir que dès qu'ils prennent leur instrument et qu'ils nous pondent un Stoner Doom pareil, alors moi j'estime que cette musique justifie à elle seule leur plein droit d'exister et de faire ce qu'ils font.

 

 

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photo de Carcinos
le 03/02/2011

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