The Besnard Lakes - The Besnard Lakes Are The Roaring Night

Chronique CD album (46:36)

chronique The Besnard Lakes - The Besnard Lakes Are The Roaring Night

Venus du Canada, The Besnard Lakes offrent, après un Are the dark horse déjà solide, un Are the roaring night à la fois léger et intense, qui débute par un enchainement "Like The Ocean, Like The Innocent Pt. 1: The Ocean/Like the Ocean", "Like The Innocent Pt. 2: The Innocent", magnifique. Spatial et distingué, racé, fort d'envolées incandescentes, l'univers de The Besnard Lakes, un poil Zeppelinien, un poil Floydien, envoûte et fait preuve d'un don de composition conséquent. La voix, haut perchée, se fond dans un écrin sonore souvent aérien, mais non-dénué d'instants intenses, rageurs, qui viennent compléter, et mettre en valeur, des morceaux de toute beauté. C'est le cas de "Chicago train", puis d'un "Albatross" à la fois retenu et tapageur, à la voix féminine charmeuse. Des embardées soniques assorties de cuivres relèvent ce titre marquant que suit un "Glass printer" à dominante shoegaze, mais d'un shoegaze mâtiné de plans 70's.

 

The Besnard Lakes réussit donc ici l'amalgame entre les styles, et joint les époques, avec talent. C'est ensuite un autre enchainement de taille, "Land Of Living Skies Pt.1: The Land"/"Land Of Living Skies Pt. 2: The Living Skies", céleste et tout aussi juste dans ce dosage entre modération et intensité, qui met en exergue l'adresse des Quebecois à écrire et composer, le tout sous la férule de guitares majestueuses, avant qu'un "And this is what we call progress" rythmé, fait d'un rock cette fois un peu plus "terrestre" qu'aérien, n'enfonce le clou d'un registre décidément séduisant et abouti.

Place ensuite à ces penchants planants, déclinés durant plus de sept minutes, sur "Light up the night" et son envolée une fois encore étincelante, même si on pourrait regretter le recours quasi-systématique à ce procédé, fut-il efficace et bien pensé. D'autant que "The lonely moan", dernier titre posé et lui aussi assez cosmique, mais moins démonstratif, moins dans l'emphase et plus noisy dans son arrière-plan, réitère ces penchants à l "envol".

 

Mais le résultat est assez concluant, et singulier, pour qu'on puisse apprécier cet album à sa juste valeur, et le saluer pour son audace, en dépit de clins d'oeil à certains "dinosaures" des 70's, en attendant peut-être, de la part des ressortissants de Montréal, qu'ils creusent plus en avant encore ces quelques moments shoegaze, ou noisy, encore trop discrets à mon goût.

photo de Refuse to keep silent
le 29/05/2010

0 COMMENTAIRE

AJOUTER UN COMMENTAIRE

anonyme


évènements