The Last Of Lucy - Ashvattha
Chronique CD album (41:14)

- Style
Technodeath djento-jazzy - Label(s)
Autoproduction - Sortie
2017 - écouter via bandcamp
Voir dans sa boîte mail un lien promo vers le premier album d'un groupe mélangeant death, djent, jazz et saxo, il faut admettre que ça intrigue. Alors oui, c'est sûr que les plus blasés diront que le saxophone dans le metal, on sait déjà ce que c'est, il suffit de reprendre du Shining (nor) ou encore nos compatriotes de Trepalium. Et que le death/jazz ne date pas d'hier avec le cultissime Focus (1993) de Cynic, voire même Atheist un peu avant cela d'ailleurs. Mais bon, voir tout ces éléments ensemble, j'avoue que c'est pour moi une première, d'où le fait que ma curiosité ait pris le pas afin de découvrir Ashvattha des Américains venus d'Orange, The Last Of Lucy. Et même si le combo a déjà sorti deux EPs, dont le premier date de 2010 quand même, avant de se plonger dans la composition d'un premier et véritable album long format, il faut admettre qu'on est au final bien peu parmi les journaleux à avoir été titillés par cet enchevêtrement d'étiquettes audacieux. C'est dire, au moment où j'écris ces lignes, aucune chronique française sur le sujet n'est parue et il n'en existe qu'une petite poignée se comptant sur les doigts d'une main en version anglophone.
Ce qui est fort dommage car il faut reconnaître que The Last Of Lucy nous propose là un premier opus qui répond bien au cahier des charges qu'il s'est imposé. Mieux encore, aussi difficile l'exercice peut-il paraître, il faut reconnaître que les Américains le maîtrisent étonnamment bien malgré le côté embryonnaire de sa discographie. En même temps, il faut dire qu'en plus de sept ans d'activité, nul doute que les mecs ont eu l'occasion de bien peaufiner leur propos.
Hormis les fans de la première heure de Cynic et Atheist appréciant les registres death les plus vénères, difficile de trouver point de comparaison à ce que développe The Last Of Lucy. Enfer du chroniqueur mais véritable bon point pour le groupe qui peut se targuer de jouir d'une véritable personnalité unique. Il faut imaginer Ashvattha comme une balance dont les plateaux sont plutôt bien équilibrés. Le premier représente la principale composante de sa musique, à savoir un techno death assez agressif, tantôt classique, tantôt déstructuré dans ses rythmiques aussi groovy que djentiennes. De la violence équilibrée par des breaks, finalement pas si représentés mais revenant régulièrement purement atmosphériques. Ce sont d'ailleurs dans ces breaks que l'on retrouve le saxophone plébiscité dans l'étiquette, jazzy en diable, donnant un petit côté posé et une saveur « Nouvelle-Orléans d'après-guerre ». Deuxième balance donnant au préalable l'impression d'arriver comme un cheveu sur la soupe mais drôlement bien fichue. Deux poids, deux mesures diamétralement opposés, dans ses aspects agressifs et mélodiques résultant sur un ensemble vraiment charmant qui fascine dès la première écoute.
Alors certes, on pourra cracher dans la soupe en pointant du fait que sur cette quarantaine de minutes, les schémas et structures pourront paraître redondants au fur-et-à-mesure qu'on s'approprie et apprivoise le registre de The Last Of Lucy. Et pourtant, au vu du caractère singulier de sa recette, on lui pardonne sans hésiter pour cette fois. C'est qu'au final, les Américains sont encore tout jeunes – il ne s'agit là que d'un premier album après tout – et nul doute qu'ils ont énormément de marge de manœuvre en terme d'évolution au vu du concept audacieux qu'ils se sont imposés. Dans tous les cas, Ashvattha est une vraie bouffée d'air frais dans la scène techno/death et ça fait plaisir à nos oreilles !
1 COMMENTAIRE
cglaume le 04/01/2018 à 10:55:50
Mais c'est que ça a l'air très bien tout ça dis !
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