The Lurking Fear - Out of the Voiceless Grave

Chronique CD album (41:58)

chronique The Lurking Fear - Out of the Voiceless Grave

Plus facile encore que « Quel est le prénom de Victor Hugo? », notre question à 1000 francs du jour est: « Quel est le sport national en Suède? »

 

 

[Dis-voir Norbert, tu n’hésiterais pas quand même?]

 

 

Réponse: le All-Star Band-ing. Evidemment Fernand! C’est à celui qui ajoutera à son CV le plus de noms de projets parallèles passés en compagnie de Dan Swanö, Mikael Åkerfeldt, Peter Tägtgren, Anders "Blakkheim" Nyström, Lars Goran Petrov… ou Tomas Lindberg (notre héros du jour). Un sport national vous dis-je, aux règles on ne peut plus simples: et vas-y qu’on se rassemble entre vieux briscards ayant bourlingué dans des formations de seconde zone, et allo-allo qu’on contacte l’un des vénérables ancêtres ci-dessus listés, et bam qu’on décroche facile un deal chez Nuclear Blade Media, et ** bruit de caisse enregistreuse ** qu’on planifie une tournée estivale des gros festoches.

 

Depuis le temps qu’on nous fait le coup, on est un peu blasé. Mais paradoxalement, bien que la déception soit souvent au rendez-vous et que l’intérêt des galettes alors produites soit inversement proportionnel à la célébrité des artistes impliqués, on ne peut s’empêcher à chaque fois d’aller voir si on ne tiendrait pas là le nouveau Bloodbath, ou le prochain Nailbomb.

 

Avec The Lurking Fear, pas de doute, on nage en plein dans les clichés de la discipline:

* un patronyme qui fleure bon le Cthulhu en tongs devant le Prisu’ de R’lyeh

* le line-up typique, ici Sa Majesté Tompa 1er + une brochette de zicos ayant joué dans au moins l’un de ses anciens groupes

* une déclaration d’intention trop engagée t’as-qu’à-voir: « On veut revenir à l’esprit et au son cracra du Death qui fait peur. Mais sans non plus avoir un son trop cracra hein. ». Top rebelle

* tout plein de compos efficaces / rutilantes / carré de chez Rivoir-et… Mais qui rabâchent leur savoir-faire sans réussir à faire s’allumer la loupiote de l’excitation, ni impressionner durablement notre film mémoriel

 

Out of the Voiceless Grave, premier album de nos lascars, est donc un manifeste de Death « horrifique » des origines à la fois furieux-qui-n’en-veut et ménageant de relativement nombreuses plages atmo-rribles. Bien que censé s'inscrire dans le Old School sans frontière, ce bouillonnement abrasif et ces mélodies venimeuses perçant le mur vrombissant des scies circulaires trahissent une indéniable patte suédoise. On retrouve un peu des épaisses mucosités du Swedeath à gauche, les rossignoleries made in At The Gates à droite, et cette bonne vieille agressivité crue qui atteste des racines Punk / Hardcore du genre.

 

Alors quoiqu’on dise de l’aspect routinier de l’exercice, on ne peut nier que, quand on se force à faire une vraie écoute de l’album, sans laisser les zombies s’agiter au loin, dans l’arrière-plan, on se laisse happer par l’enthousiasme à l’écoute de « The Cold Jaws of Death » (ça meule, ça sprinte, et putain ces leads à 2:30!), de la 2e moitié de « Teeth Of The Dark Plains (rhaaa, cet appel lead aux forces vives de la nation viking à 1:36), de la folle course-poursuite qui démarre « Tongued with Foul Flames », ou encore devant l’évident savoir-faire de « Tentacles of Blackened Horror ».

 

Le problème est que tout cela est noyé dans le ronron d'une mécanique trop bien huilée pour nous accrocher la couenne auriculaire. Si l’on ne peut nier que les « Tompa tempos » continuent d’être sympatiquement élevés, et que la hargne du bonhomme sent bon l’authenticité, on ne peut que constater tristement qu’une écoute de l’album en tâche de fond nous galvanise autant que l’annonce de la baisse des indices financiers à la Bourse de Maubeuge. Ça bourrine, ça fait le job, mais ça nous laisse Maurice endormi au fond du caleçon. Alors c’est sûr, pour un puceau du gros son suédois, cette galette méritera un gros 9/10. Sauf que de notre côté, on a déjà assez de galettes génériques en magasin pour pouvoir ouvrir un commerce de vente en gros. Du coup tout ça ne nous inspire qu’un MOUÔRF blasé de vieux con peu motivé…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: une fois de plus, la crème de la crème du Death suédois – rassemblée autour de Tomas Lindberg – décide de nous donner une leçon de Old School qui tâche. Du vrai, pas de la petite piquette made in 2017. Sauf que, bien qu’interprété dans les règles de l’art, au niveau des plus hauts standards qualitatifs, ce Out of the Voiceless Grave ne fait au final que des ronds dans l’eau. C’est qu’avec la collection d’apôtres du « Rétro » qui défile depuis des années, on aimerait au moins que nos sourcils se haussent une fois de temps en temps…

photo de Cglaume
le 09/10/2017

3 COMMENTAIRES

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 09/10/2017 à 12:50:03

Mes Dieux que c'est bien propre du rond et mou du bide tout ça. Au bout de trois morceaux, on y croit déjà plus du tout... Alors oui ça fait Cr cr cr ! et Tchouka tchouka ! mais Where is The Burnes ???
Avec de telles ambitions neurasthéniques, j'espère que DISFEAR ne refera jaaaaaamais d'album.

sepulturastaman

sepulturastaman le 09/10/2017 à 12:55:50

Un master mouöarf pour moi.
Tu l'appelles Maurice, et t'autorises des gens à la surnommer momo.
Pour Nailbomb écoutes la première moitié de The Atrocity Reports le nouveau Wheelfall.

cglaume

cglaume le 09/10/2017 à 13:18:58

Momo note le nom de Wheelfall et attend que tu écrives la chro du petit dernier ;)

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