This Gift Is A Curse - A Throne of Ash

Chronique CD album (44:55)

chronique This Gift Is A Curse - A Throne of Ash

Crépusculaire et sidéral. Voici donc deux notions se mariant assez difficilement mais qui pourtant, qualifieraient de concert A Throne of Ash, le dernier album des Suédois de This Gift is a Curse. Crépusculaire de par ce flamboiement négatif exprimé avec virulence tout au long de ces neuf pistes, sidéral de par l'occulte cosmologie régnante, dans les textes bien sûr, mais pas que. La bande des cinq (David Deravian, ex Traktor, est venu en renfort guitare depuis le précédent opus, chroniqué ici), réussit le tour de passe-passe de mettre en musique la lourdeur astrale en teintant le tout de mysticisme. Analyse.

 

Outrepassée l'intro instrumentale aux allures d'annonciation apocalyptique, on rentre pleinement dans l'album sans que l'on nous demande notre avis avec 'Blood is my harvest'. C'est vif et massif, notamment par le chant absolument furieux et correctement soutenu, que ce soit par les blasts de batterie (manquant un tantinet d'originalité soit dit en passant) que par les riffs de guitare. Gardant le même rythme, que ce soit sur 'Threshlods' ou 'Gate Dweller', on aborde, du point de vue de la thématique, les conflits et différends théologiques qu'il peut y avoir en Europe du Nord notamment. D'obscurs récits en occultes prophéties, on divague, toujours à la frontière entre physique et métaphysique. La rupture qu'il peut y avoir entre monothéisme et déisme païen est ici accentuée par le mélange des langues.

 

"I stared back at the chaos from which we came from

I stared back at the smoke-heavy night sky

I stared back at the cold and suffocating void

I stared back / When your God stared away; I stared back

Något bidar sin tid i mörkret

Något dröjer precis utanför ljuset

Något följer i din skugga"

 

« Je fixais le chaos d'où nous venions

Je fixais le ciel nocturne chargé de fumée

Je fixais le vide froid et suffocant

J'ai regardé en arrière / Quand ton Dieu a regardé ailleurs; J'ai regardé en arrière 

Quelque chose mord leur temps dans le noir

Quelque chose juste en dehors de la lumière

Quelque chose suit dans ton ombre »

 

"Monument for Dead Gods" calme légèrement le jeu avec une atmosphère beaucoup plus processionnelle, avant de repartir sur 'Wolvking' qui reprend des éléments de l'intro nous remettant dans le bain et cet hallucinant passage cacophonique dans le dernier quart (à partir de 2:54 pour être précis) durant lequel s'exprime une énergie extrêmement communicatrice et pourtant déconstruite, nous donnant l'envie de les voir en live, là, tout de suite. Autrement dit, des envies de sueur, poussière et d'étouffement. Misérables corps que nous sommes.

'In Your Black Halo (Mass 317)', malgré la venue de T.Ekelund (Trepaneringsritualen) au chant n'arrivera pas à changer l'ambiance générale de l'album (ce qui n'est pas un mal en soi, je tiens à le préciser), contrairement à 'Wormwood Star' qui, au passage, clôt l'album et fait office d'outro. On y retrouve cette fois-ci J. Persson (Cult of Luna). L'ambiance est beaucoup plus éthérée et toute en lourdeur: astrale donc. Point de furieuses vociférations, mais plutôt de réfléchies et posées colères accompagnées par des descentes de fûts sonnant comme la rythmique éternelle de l'Univers.

 

On a donc ici un franchement bon album, travaillé et sincère. On regrettera cependant que l'arrivée d'une deuxième guitare n'ait pas réussi à briser un aspect parfois monocorde. Toujours est-il que ça s'écoute et ça s'écoute même bien, les yeux rivés sur un ciel nocturne de préférence.

photo de Vincent Bouvier
le 01/07/2019

1 COMMENTAIRE

pidji

pidji le 01/07/2019 à 10:03:12

Même pas encore eu le temps de l'écouter...

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