Topsy Turvy world - Topsy turvy world

Chronique Démo CD (19:00)

chronique Topsy Turvy world - Topsy turvy world

Avec ce Topsy Turvy World, nous entrons en plongée minimaliste dans une Electro froide et hostile. Le genre de disque qui nous transforme en champion d’apnée. Une baignade dans l’angoisse, l’inconnu et le noir. Après quelques brassées, on se rend compte que l’on peut respirer, humer sans étouffer. Il devient agréable d’évoluer dans ces eaux, pas si paisibles que ça mais un peu accueillantes.

 

Le monde sens dessus-dessous de Madame B, à l’instar des standards du genre, aurait pu être un album exclusivement claustrophobe, technique, entièrement dévolu à une certaine technique et à la recherche des sons. Il y’a de ça ! Seulement, si l’on écoute l’œuvre d’une oreille distraite en un jet.  Seulement les 6 titres de cette démo sont bien plus ambitieux.

Dirty Girl Dirty Boy  a l’essence d’un Down by the water de PJ Harvey ! Un regard industriel sur une mélodie blafarde, le tout pour un titre particulièrement addictif. Là, votre serviteur se surprend à vouloir à tout prix voir Madame B en Live. A vivre aussi ses émotions mécaniques, sentir la rouille. Plus loin Ground évoque le meilleur de la Cold-wave allemande et c’est du côté des œuvres de Gudrun Gut qu’il faut se référer. De la musique industrielle en mode minimaliste et bleeps électroniques. Le pendant d’une production un peu chiche (il s’agit d’une démo, il faut s’en rappeler). Tout est là,Madame B a opté pour un choix artistique hors du temps, un peu hors normes aussi laissant libre cours à sa créativité décalée.

 

Topsy Turvy World est aussi une forme d’hommage à toute cette frange minimaliste européenne qui émergea au début des années 80 où les femmes avaient un rôle de choix dans les compostions, encore plus dans les influences. En 6 espaces presque nus, Madame B marque un temps d’arrêt presque contemplatif : Her Name was Sam et le terminus This Mess.  A l’instar de Project 202 (Fr), un univers autre semble s’étendre de manière infinie entre les genres et les divagations soniques et ce de la manière la plus confidentielle qui soit. Il est peut-être temps d’en prendre conscience.

 

Au final, cette plaque abonde de sentiments, d’expressions, d’une forme de révolte aussi.  Clairement, l’auditeur « sent » l’électricité, le son, et ces ambiances glisser, se blottir, appuyer pour se lover en lui. Ce monde a beau être  Electro, il est diablement sensuel !  Cela rend le tout d’autant plus surprenant et émouvant.

photo de Eric D-Toorop
le 17/07/2010

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