Tovanskï & Martin Massiv - Ildvinter

Chronique CD album (38:36)

chronique Tovanskï & Martin Massiv - Ildvinter

Pour sonner extrême, par forcément besoin de jouer des riffs gorgés de disto sur les blast beats plus rapides que les autres ou de plomber ses rythmiques à grands coups de fuzz et de tempos pachydermiques. Des genres comme la Harsh ou le Dark Ritual l'ont largement prouvé. Il est cependant rare d'entendre des crews de Hip-hop venir taquiner des metalleux qui se la jouent grand Satan ou triperie musicale. Le label d'Oslo Recordsofthefleshgod, dont la réputation n'est plus à faire (ce sont à eux que l'on doit Gribberiket de sinistre mémoire ou Utarm), et leurs collègues français de Seed Productions l'ont bien compris avec il y a quelques années le seul album de Tri-Function Million, et maintenant avec la collaboration de deux rappeurs norvégiens underground TOVANSKÏ & Martin Massiv, réunis sous la houlette du producteur Kyber, actif depuis des années au sein des bas-fonds artistiques osloïtes.

 

Ildvinter (feu d'hiver dans la langue de Gunnar Staalesen), est la deuxième partie d'un concept basé sur les saisons, après un Vårsøg sorti un peu plus tôt. La production a un côté live très prononcé, les instru sont sales, les beats crasseux, on est loin du son aseptisé du rap moderne avec ses kicks étriqués, son auto-tune pour masquer la pauvreté du flow. Ce Hip-hop vient de la rue, pas la rue de la Paix, mais plutôt la rue des Martyrs (celle du bar-tabac) et pue les psychotropes bon marché et la Bavaria. On pense parfois à parrains du Rap-gore Gravediggaz (l'intro décharnée de "Dommedag, Vær så God"), mais aussi bizarrement aux titres les plus dark de Stupeflip (au niveau des rythmiques nonchalantes).

 

Le concept d'Ildvinter tourne autour de l'hiver, autant la saison qu'une métaphore des temps présents. Les deux rappeurs délivrent des lyrics acerbes en norvégien et romsdal, dialecte de Mølde, abordant des thèmes que ne renierait pas un metalleux: corruption physique et morale, nature, infox ("2017")... Bref, que de réjouissances! TOVASKÏ & Martin Massiv éructent leurs couplets et leurs refrains avec toutes leurs tripes, de manière old-school, un peu à la manière des vieux Wu-Tang-Clan, l'esprit de Ol' Dirty Bastard n'est parfois pas loin.

photo de Xuaterc
le 05/01/2019

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