Until The Uprising - Out of time

Chronique CD album (40:00)

chronique Until The Uprising - Out of time

Nul n'est prophète en son pays. Faut dire que la population du pays d'Until the Uprising est à 28.66% âgée de plus de 60 ans, qu'elle est toute fripée au décolleté, qu'elle a des chihuahuas qui font caca sur la promenade des anglais et que ses plaisirs musicaux se rapprochent plutôt de Frank Mickaël...
Until the Uprising vient donc de Nice et joue dans un style à déboîter les hanches en plastique et provoquer quelques lombalgies.
 

Il y a des signes qui ne trompent pas dès la pochette d'"Out of time" : il s'agit d'un metal bien moderne.
Pas besoin d'être translucide : le visuel reprend tous les codes du genre musical aussi bien au niveau des couleurs que pour l'illustration (l'aspect lissé des visages, les mécaniques etc.).
Bref, avant de se lancer dans cet album, ça sent déjà le djent.
 

Et BIM ! V'là que c'est du metal avec des influences djent très prononcées, des petites touches d'autres genres (prog' / death vite fait) et une production très moderne ! 
On va d'ailleurs comprendre, pendant 40 minutes, que l'effet de surprise n'est pas la plus grande qualité du groupe.
Pendant tout ce temps on va avoir la fâcheuse sensation d'avoir déjà entendu ou de pouvoir faire un parallèle avec une belle bande de bataves : les excellents Textures


Le riffing s'en rapproche, les lignes de chant qui alternent le clair et l'hurlé (à la manière d'Eric Kalsbeek à la belle époque du groupe), bref tout ceci a un air de déjà-entendu. Quand le groupe s'en éloigne, c'est pour se rapprocher d'autres grands du monde djent : Animal as leaders (et dans une moindre mesure, Townsend, Meshuggah et compagnie...) puisque ça branle le manche de la même manière que les américains.

 

Mais alors, sans surprise pas de plaisir ? 
Non. Pas totalement.

 

Ok, c'est décevant parce que le groupe reprend des codes déjà bien établis d'un genre qui arrive à une belle maturité : 13-15 ans qu'on entend les guitares toucher à ce genre de son, à sortir des riffs destructeurs, que des mecs bien hargneux s'égosillent derrière un micro entre hargne et clarté, sans parler du gars derrière une batterie qui se voit pousser des tentacules à la place des bras (c'est particulièrement le cas sur ce disque). 
C'est décevant, parce qu'on a pris de bonnes habitudes...mais c'est quand même bien. 

 

Le trio se démarque déjà par sa formation légère : deux guitares, pas de basse. Au départ on peut craindre que cela ne pourrisse leur travail d'ambiance, que ce soit fadasse, que ça manque de relief. Au contraire : ça rend les instruments plus audibles, plus forts, plus marquants. Pour résumer simplement, le son est plus respirable.

Ensuite, même si on a l'impression de savoir quelles directions musicales prend le groupe avec des compos assez "classiques" dans la forme, sur le fond : ça tabasse quand même pas mal. Grâce au riffing, grâce au sens de l'efficacité dont fait preuve le groupe, grâce à sa faculté à toujours remettre un coup d'accélérateur ou à l'inverse, caler une partie plus aérienne.
Puis il y a des titres carrément "casses-cous" comme l'excellent "Our target", ou "Embrace the unertainty" qui fonctionne parfaitement.

 

De toute façon, plus globalement, cet album est très bien foutu : c'est sérieux, carré, fait avec goût, les qualités techniques sont indéniables, et on passe un bon moment. Mais tout est très propre, très lissé, ça manque...de "croustillant" : LE truc qui aurait pu faire passer ce bon disque à celui d'excellent.

photo de Tookie
le 30/01/2017

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