Viagra Boys - Street Worms

Chronique CD album (36:46)

chronique Viagra Boys - Street Worms

Bon j’avoue, la première fois que j’ai entendu parler de Viagra Boys, j’ai eu une sorte d’hallucination auditive. J’avais compris Vengaboys. J’étais pas complètement charbonné, promis. Mais du coup, la suite de la discussion, je ne l’ai suivie que d’une oreille inattentive. Genre on se paye ma tronche, c’est bon, ça va. Puis j’ai compris la méprise. Trop tard, je suis passé pour un blaireau.

 

Quelques semaines plus tard, Viagra Boys écume quelques festivals estivaux et, à l’instar de Idles, casse tout sur son passage. Dans la foulée, les Suédois sortent ce premier album, Street Worms. Oui parce que dans les musiques actuelles de maintenant, les gars n’ont pas le temps, ils partent sur la route avec un EP sous le bras.

 

Alors, quelle est la formule de nos bons Scandinaves pour ne laisser que des braises derrière eux ? Pour commencer, ils sont Scandinaves. Pour continuer, leur rock garage et vicieux mâtiné au post punk de lendemain de fête relève le défi de chauffer à l’acétylène vieux punks rangés, hipsters acariâtres et autres rockers qui se la jouent à l’anglaise. Au final, des étiquettes, Viagra Boys s’en cogne.

 

Résumer cela à une fornication entre Fucked Up et The Fall serait un raccourci grossier. Mais pas complètement hors sujet non plus. Emmené par un frontman, Sebastian Murphy, toujours sur le fil, au bord du delirium tremens, Street Worms s’avère être un brûlot faussement balourd. Une musique binaire et frontale qui cache derrière son esprit décalé une certaine maîtrise des bas fonds des eighties. Suffisamment underground pour être in, trop irrévérencieux pour plaire aux esthètes du dancefloor. Car oui, Viagra Boys sait se faire dansant avec ses rythmiques dans le temps, sa basse ronronnante et ses incursions cuivrées (« Slow Learner », « Just Like You », « Shrimp Shack », « Amphetanarchy »). Mais plutôt du côté danse de Saint Guy que du côté cocktail party. Working class miseducation. Qui a dit que le flegme était anglais ?

 

Il faut bien en convenir, pour avoir confondu Viagra Boys avec un obscur groupe d’eurodance, il fallait être sévèrement charbonné. Je l’avoue, je l’étais un peu.

photo de Geoffrey Fatbastard
le 17/11/2018

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