Wild Zombie Blast Guide - Back From The Dead

Chronique CD album (34:59)

chronique Wild Zombie Blast Guide - Back From The Dead

THRASHING METAL MADNESS

 

C’est en utilisant l’appât ci-dessus – classique, mais toujours alléchant – que la feuille promo accompagnant Back From The Dead tente de faire des prises au sein du gros banc de chroniqueurs au milieu duquel elle a planté sa ligne. Ça, une pochette pleine de slime et de contrastes flashy, et un patronyme truculent à forte valeur sympathique ajoutée: Wild Zombie Blast Guide.

 

Mouaif, on ne me retirera pas de l'idée que c’est quand même un peu casse-gueule de promettre de l’alcool quand on n’a que du cidre à offrir, ou du sexe subversif quand on carbure à 50 Nuances de Grey… Parce que sur ce 3e album, les Teutons tonitruants qui nous titillent ici les tympans ne rivalisent ni avec Crisix, ni avec Warfect, ni avec aucune de ces formations qui, en 2016, ont continué de nous réchauffer les feuilles à la flamme d’un Thrash toujours brûlant. Et ce manque d'impact ne s'explique pas uniquement parce que leur 9 compos sont relativement communes, et qu'elles font preuve d’une rugosité simiesque typique d’un Crossover Thrash US plus porté sur la Gorilla Dance que sur les excès de sophistication. Non, le problème principal de Wild Zombie Blast Guide est que, contrairement aux allégations des communicants chargés de vendre la chose, les accents –core qu’ils laissent transpirer de leur musique rappellent moins les mosheries des D.R.I. et autre Anthrax jeune que les niaiseries ado du Metalcore.

 

Mais ne sombrons pas dans le bassement caricatural: Back From The Dead ne donne pas non plus dans l’écœurant étalage de Biactol caractéristique de nombre de ces formations trop-vénères-contre-papa-môman. L'album reste cantonné dans les limites du skate park qui jouxte le terrain vague Hardcore/Thrash… M’enfin Dame Ned: ce désagréable arrière-goût est quand même un peu trop présent! Les envolées mélodiques de « Blood Paid Sunset », les accents émo-épiques modernes de « Hypocrite » et la mélancolie bagarro-boudeuse de « Looking Back » vous donneront une idée de ces malencontreux écarts juvéniles. Tout comme ce chant éraillé et aigu, au final moins hargneux que geignard.

 

On voudrait de l’agression urbaine, de la grosse baston, de l’incivilité crasse, de la sueur et de la poussière… Mais malgré les efforts déployés dans ce sens par un groupe qui n'en veut, on a vraiment du mal à y croire tant le cartable dépasse ostensiblement de derrière ce torse malingre arborant vainement un T-shirt Cryptic Slaughter.

 

Allez, tout ça n’est quand même pas si mal pour peu qu’on ne crache pas sur – je cherche des noms pas trop lourdement connotés – At All Cost ou le Trivium des débuts. Le développement mélodique du refrain de « Nothing To Loose » est même assez sympa, tout comme ces incursions ponctuelles dans les Terres du Death/Black à la Dissection offertes par intermittence sur « Fallen One ». M’enfin il est certain que l’on n’abusera pas de ce mélange des 2 mondes. Alors c'est vrai: au moins on ne peut pas reprocher à Wild Zombie Blast Guide de se vautrer dans le revival Retro Thrash ras des pâquerettes. Mais en poussant un peu le bouchon, au final on le regretterait presque…

 

...‘sont jamais contents ces foutus chroniqueurs, crénom!

 

 

 

PS: N’ayant pas reçu « Wastelands » dans le paquet promotionnel, l'avis ci-dessus n’a été forgé qu’après les écoutes répétées des 8 premiers morceaux de l’album. Ce qui ne change probablement pas grand chose au final, mais sait-on jamais...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: sur Back From The Dead, Wild Zombie Blast Guide s’empare du bandana et du skateboard de son grand frère Crossover Thrash pour jouer les gros durs tatoués devant la glace. Sauf que son acné Metalcoreuse et ses grosses mélodies pleurnichardes trahissent son pucelage persistant…

photo de Cglaume
le 17/03/2017

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