Talanas - The waspkeeper
Chronique CD album (01:00:54)

- Style
Extreme dandy metal - Label(s)
Eulogy Media - Date de sortie
30 avril 2011 - écouter via bandcamp
D’une chronique d’album, on n’attend pas seulement une longue déclinaison de « Pouah j’aime pas… » ou, à l’opposé, de « Trop dément comment ça tue sa race! ». Non. On réclame des faits. Et puis un poil d’effort d’objectivité quand même, bien qu’il soit souvent plus aisé pour le scribouillard de succomber corps et écrits à ses coups de cœurs comme à ses coups de sang.
Bon, on va tâcher de ne pas trop perdre de vue ces desiderata dans la chro' qui suit alors…
Des faits tout d'abord: Talanas (« Touche mes castagnettes moi je touche à tes Talanas »… Hum, excusez-moi: j’ai lutté mais il fallait que ça sorte…), Talanas, disais-je, se trouve être la réincarnation artistique d'Interlock, groupe d’indus grand breton qui, manifestement, prenait l’eau, et dont on retrouve ici 2 ex-membres: Hal et Joe. Sur The Waspkeeper, premier véritable album des anglais, le groupe pratique un metal franchement dark, souvent extrême et relativement ambitieux. S’y côtoient aigreurs black furieuses, suppliques gothiques, grognements death, touches modernes, mélodies mélancoliques et détours progressifs. Pour mettre des noms sur tout ça, imaginez un Opeth déprimant dans les brumes persistantes des abords de la Tamise, adjoignez-y un duo de chants clairs plaintifs – qui pourra par moment évoquer un Orphaned Land qui aurait troqué le soleil pour la grisaille industrielle –, et ajoutez la puissance mélodramatique d’un Septicflesh excessivement maniéré. Voilà, vous y êtes: Talanas propose un metal élaboré, sombre, pessimiste, romantique, raffiné et dôté d’un gros son. « La classe » (mais non, pas celle de Fabrice!), version papier glacé.
Bilan: 10/10 au Concours du Soupire Baudelairien organisé par le Cercle des Vampirogoths Disparus. Palme du plus bel assortiment jabot en dentelles / cravate de satin pourpre attribué par Âmes Sombres & Tricot. Grand Prix du Jury des Pleureuses du Père Lachaise.
...Pouah!! Beuark!! Yêêêrk!! ... Enfin si je puis me permettre ces interjections quelque peu cavalières.
La [tentative de] froide objectivité n’aura pas fait long feu. Parce que The Waspkeeper me donne tout simplement envie de distribuer des baffes. Parce que tenir pendant plus d’une heure la pose « Je regarde le reflet de la lune, au loin, les yeux embués de larmes, une rose noire à la main, tandis que tel un Atlas Victorien je ploie sous le poids de toute la détresse humaine », c’est insupportable. Ces lamentations continuelles, ces yeux qu’on imagine singer le cocker battu à poil mouillé, ces langueurs plaintives de dandys désabusés-mais-blessés, ces plages de velours méthodiquement contrebalancées par des excès de rage convenus… Nom de nom, ça ne me donne qu’une envie: sauter dans cet univers de fils à papa attardés pour balancer des torgnoles au son d’un crust bien furibard!! Insupportable je vous dis! Ce côté ampoulé, gentlemen dépressifs, ça vous provoque de ces réactions épidermico-viscérales limite disproportionnées... ‘scusez j’ai une remontée de bile.
Allez, concédons que « A fortune worth its disguise » propose de bonnes choses, plus extrêmes et néanmoins mélodiques. Allez, le premier tiers de « The ecstasy of betrayal » est vraiment sympa, tranché et tranchant. Allez, le dark death de « Penetralium » est vraiment bon, notamment lors de ces courts lâchers de guitare desert rock (à 1:15 par exemple), judicieusement décalés. Et puis allez tiens, grand prince, je rajoute aussi « Antiphon » à ma séance de repêchage.
Le meilleur qualificatif pour The Waspkeeper serait peut-être « classieux ». Ça met bien l’accent sur les qualités et le « raffinement distingué » de la chose… Tout en laissant couler un peu de fiel via un suffixe qui rime avec mielleux, neuneu, chiasseux, péteux, sirupeux… Bordel ‘faut vraiment que j’aille voir un dermatologue: c’est quand même pas normal de faire autant de boutons à l’écoute d’un album de dark-goth-dandy-schmurtz metal… (Si?)
La chronique, version courte: du gothique metal extrême raffiné, mais insupportable si l’on n’est pas dans le trip et qu’on vomit le chant clair plaintif …
3 COMMENTAIRES
Cobra Commander le 25/11/2011 à 11:29:59
Talanas, le magazine de la mer présenté par Georges Pernoud!!!
Yeah!
cglaume le 25/11/2011 à 12:30:41
Le magazine de l'amer présenté par Gorge Pénible pour le coup ...
Crom-Cruach le 26/11/2011 à 20:09:47
Ouarf les potaches !!!
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