Zevious - Lowlands

Chronique CD album (45:00)

chronique Zevious - Lowlands

"Ha tiens, et si on se mettait un petit album de Zevious pour se détendre pendant notre apéro entre amis ?"

 

Cette phrase n'a jamais été prononcée et ne le sera jamais.
Zevious fait dans le rock, prog, metal, jazz instrumental alambiqué..

Attention, on parle pas du jazz à Papa, avec un mec qui devient tout rouge en se gonflant les joues pour faire gueuler une trompette dont les sons se rapprochent de mes pets d'aisselles.
On parle de ce truc hyper millimétré avec autant de notes qu'il y a de moustiques en Camargue.
Comme on dit : "Dans le rock, avec 5 accords tu joues devant 5000 personnes, avec du jazz tu joues 5000 notes devant 5 personnes". Bon bah y'a moyen pour que les américains trouvent un entre-deux.

Néanmoins, sans même être un médiocre amateur de jazz (c'est dire si je n'y connais rien), je peux tout de même dire que la part de jazz dans Zevious est infime. Ce choix terminologique présenté par des dossiers de presse écrits à la hâte (ou que je ne sais pas traduire, bien que meilleur anglophone que fan de jazz) tient plus du choix artistique : le jazz rime (pas phonétiquement hein) avec liberté de composition entre improvisation et précision chirurgicale dans une nuée de notes, c'est sur cette dernière proposition que le terme jazz fait sens pour le groupe. Mais je vais cesser de parler de ce que je ne connais pas (bien que cela soit la normalité d'un chroniqueur de webzine).


D'improvisation il n'en est absolument pas question pour Zevious sur ce Lowlands de 45 minutes...bien au contraire.

Zevious aime filer le tournis, te coller un mal de crâne avec ses dysrythmies compulsives et ce malin plaisir du bassiste à grésiller, rebondir en donnant l'impression qu'il fait ses plans, tout seul, dans son coin. Tout comme le guitariste. Tout comme le batteur en fait.
Les esprits médisants (qui n'auront pas totalement tort) diront que c'est ça du jazz.

Quand on aime Meshuggah, qu'on connaît un peu East of the wall, et surtout qu'on a déjà supporté un album entier de Dysrhythmia, il y a moyen d'accrocher à ce disque rock, metal, progressif mais surtout hyper-technique.
D'ailleurs, en parlant de Dysrhythmia, (ce mot cauchemar des dyslexiques et pour les gens qui ont un crin de cheval sur la langue) : il s'agit du groupe du batteur Jeff Eber. On retrouvera donc un son et le jeu hyper reconnaissable du bonhomme.

 

Même avec 10kgs de cérumen dans les oreilles on reconnaît la patte Eber sur ce formidable titre d'un formidable groupe.


 

On retrouvera également la même formation (un trio batterie / basse / guitare) et le même mutisme (ouf !) dans Zevious.
Lowlands peut malgré tout ne pas être livré avec une boîte de Doliprane. Si les titres sont rythmés, ils ne sont pas tous à grande vitesse : il y a donc des temps faibles pour se remettre de quelques déferlantes, des temps presqu'aériens ("Null island") et même (et ça c'est moins cool) quelques temps morts.
Zevious réussit quand même à tenir son auditeur éveillé par des pirouettes musicales et des titres forts, haletants même...alors que d'autres morceaux se perdent quelque peu dans des méandres qu'il a composé.
Une inégalité à laquelle il faut se préparer avant de lancer ce disque certes accessible, mais pas à l'heure d'un apéro entre amis.

photo de Tookie
le 20/10/2018

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