Igloofest (Andrew Weatherall) le 29/01/2011, Les quais du vieux-port, Montreal

Andrew Weatherall (report)
Laissez-moi vous expliquer comment se passe l’hiver ici, à Montreal. Les températures oscillent régulièrement entre -10 et -20, voire au delà. La neige vient souvent se méler à votre quotidien, les regards se cachent sous de grosses capuches et vos DC shoes laissent place à vos caterpillar de lycée (désolé pour le moment corporate). Oui mais voilà, après un été si fructif en festivals, soleil, fêtes et pichets en terasses, qu’est-ce qu’on va bien pouvoir faire cet hiver? Nous, non Canadiens…

L’événementiel est une vrai religion ici à Montreal, festivals et concerts pullulent été…Comme hiver. C’est ainsi que l’équipe des pic-nics electroniques, sorte de festival clubbin/chillin du dimanche après midi de mai a octobre (!!! Report à venir par la suite…) a créé l’igloofest. Festival electro au concept juste extraordinaire. L’hiver est rude, mais les Montrealais sont bien décidés à ne pas abandoner leur rythme de vie…
Les températures glaciales n’empêchent pas les clubbers et plus généralement les fétards de tout bord à venir se réchauffer sur le dancefloor, sous la tente, autour d’un feu, au bar a Jager... (chut…La suite arrive).

C’est donc au mois de janvier (j’insiste…glaglaglaglagla) pendant 3 week-end que se déroulera ce qui est déjà la 5eme edition de l’igloofest.

Vendredi 14 janvier/ Samedi 15 janvier :

Premier soir, première experience et je suis comme un enfant qui arrive a Disneyland.
Avant d’entrer dans ce fantastique parc de divertissement, un bon line-up de 20 minutes est à passer, puis on peut accéder au site...Les gens grouillent de partout et prennent des photos auprès des sculptures de glace pendant que d'autres font griller des marshmallows sur un feu de baril (ambiance séries Z par -15). Tout ca est bien mignon, mais il est déjà 22h30, pas mal de DJ's ont foulé la tente (seul "lieu de fête" indoor) et la grande scène, et je crois que le couvre-feu prend place à 1h. Petit passage au bar (en glace!) à Jager (attention à ne pas laisser trainer la monnaie sur le comptoir, sinon les pièces se collent à la glace dans les secondes qui suivent) et on peut attaquer la grande scène. Je suis assez impressionné par le nombre de gens présent dans la fosse/dancefloor pour profiter du son de l'allemande Anja Scheinder. Une minimale plutôt molassone aux allures de chill-out assaisonné de quelques beats sympas. Peu importe, l'ambiance est là, ça lève les bras en l'air, ça saute aux premiers rangs et ca bouge constamment les pieds histoire de ne pas congeler sur place (dans ces conditions, le froid reste tout de même supportable).
Par ailleurs, l'orga n'a pas lesiné sur les lights et la video. Les visuels sont excellents et toute l'installation des lights pose une sacrée ambiance sur le vieux-port.
Je passe faire un tour rapide dans la tente afin d'écumer tout le site du fest et chiller au son de the one tash and sweet daddy love. Son qui ne restera pas à jamais gravé dans mes tympans mais l'ambiance prime avant tout...
Je sens que je suis déjà accro à ce festival...

C'est ainsi que je m'y retrouve le lendemain à la même heure, pour le même line-up (il serait de bonne augure de séparer la ligne des préventes et des invités/press...) et les mêmes délires. C'est encore plus blindé ce soir, les gens sont toujours autant motivés et toujours aussi couvert. Je préfère rester honnête et avouer que je ne me rappelle aucunement du son qui a animé cette soirée et me concentrer sur la grosse dose de fun que tout le monde a pu avoir une fois de plus ce soir là. Oui j'étais fait...

Jeudi 20/ vendredi 21 / samedi 22 :

Ce week-end, c'est décidé, je fais la totale...Il est en effet facile de trouver des motivés pour se rendre là bas n'importe quel jour.
Jeudi, je découvre une ambiance plus intimiste, je ne sais pas si c'est vraiment le bon terme à employer mais c'est l'impression que j'ai pu avoir par rapport au dernier samedi. Moins de monde, moins de line-up, plus d'espace, mais toujours autant d'ambiance. En bon professionnel je ne check pas le programme de la soirée sur Internet. Je découvre avec joie que de la drum'n'bass sera au programme ce soir puisque les beats venant de la grande scène me titillent déjà les oreilles. Style musical qui hélas ne fera qu'une courte apparition durant dans la soirée...Dommage, le contexte se prêtait exactement à ce genre de soirée...
Plus tard, Eskmo viendra distiller un son frais et novateur (le DJ est quand même signé sur le label Ninja Tune). Le public a l'air de bien réagir aux beats de l'Américain (il faut aussi dire qu'il est facilement satisfait) qui cloturera la soirée sur les coups de 00h20...Jeudi soir oblige sûrement.

On enchaîne de suite avec le vendredi plus chargé au niveau du public. C'est Andrew Weatherall qui anime la grande scene pour le moment, figure marquante du debut de la vague rave anglaise et qui nous delivre un set vraiment eclectique ou l'on peut sentir des influences rock, pop, hip-hop sous fond d'electro dynamique. Un melting-pot qui (comme tous les soirs) fait son effet au niveau de la fosse. On terminera avec le duo suisse de Round table Knights qui finit la soirée avec une espèce de dance contemporaine qui ne me convaincra pas vraiment, mais qui suffira a faire de cette soiree une énième réussite.

Le samedi était une tout autre histoire, la température avait bien chuté, et on se retrouve autour de -20 (oui ca pique). Le line-up pour rentrer n'est pas ce qui a de plus agréable, d'autant plus que ce soir (malgré la fraicheur ambiante...) le monde est bien présent. Une fois sur le site, le jager m'aidera à me rechauffer et je m'interdis de boire de la bière. Oui, il faut bien aller pisser quand on boit de la bière, et par conséquent abandonner la chaleur humaine de la fosse pour aller se vider la vessie (après avoir fait la queue bien sur...). ça sera sans moi.
Le frenchy Pepe Bradock gère le bal ce soir et j'avoue que sa house peu intense n'est pas ce qu'il y a de mieux pour faire monter la température...Comme à l'habitude, aucun problème pour passer une bonne soirée, mais un son un peu plus rentre-dedans aurait été le bienvenu (question de goût me direz-vous...)

Vendredi 28 / samedi 29 :

Déjà le dernier week-end, et je veux apprécier au mieux un concept que je ne connaîtrais probablement plus jamais.
Dernier acte, je crois que la populace s'est motivée en grand nombre (une fois de plus) pour festoyer en mode outdoor de l'extrême.

Et vendredi, sur les coups de 22h30 lorsque je débarque face à la grande scène et ses millers de led, c'est Ikonika la jeune anglaise qui nous balance sa dubstep (yes!) bien rodée. Sachant que le son est vraiment bien léché, que les basses envoient du lourd, les beats de la DJ sont bienvenus. Basses canons et gros breaks au programme pour une fosse pas forcément réceptive (même si la dubstep commence à ce démocratiser, le public d'igloofest reste quand même mainstream), sont là pour ravir mes tympans.
La suite sera moins joviale au niveau musical mais toujours aussi festive au niveau de l'ambiance. Musique plus molle et qui part un peu dans tous les sens (Poirier), mais public toujours aussi présent et amical.
Ce sera pour moi la dernière soirée de l'igloofest puisque je n'aurai pas la force d'y retourner le lendemain.

Ce sont trois week-end vraiment originaux, festifs et créatifs que j'ai pu passé au mois de janvier montrealais (qui respirait le squatage à la maison).
Un festival bien ficelé à l'organisation rodée et au divertissement assuré qui mérite un statut plus élevé.
C'est une expérience hors du commun que je souhaite à tous les amateurs de musique et de concerts, une expérience vraiment hors du commun en ce qui concerne le cadre d'un festival. Je me sens aussi obligé de souligner le fait que l'événement pourrait être mythique si de grands noms de l'electro venaient chauffer les platines. A méditer...
photo de Kurton
le 24/03/2011

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