Marmozets le 26/10/2018, L'aéronef, LILLE (59)

Marmozets (report)

J'ai remarqué qu'après plus de 900 articles, je n'avais jamais utilisé le passé simple. Alors voilà, c'est fait :

 

Jusqu'à maintenant, rares furent les groupes qui parvinrent à me faire sortir de ma paisible campagne pour affronter le périphérique lillois un vendredi soir.
Mais voilà, il s'agissait de Marmozets. Ce groupe anglais pour lequel les français n'ont de cesse de se branler.

La capitale du Nord, toute proche de la Belgique, accueillait ce soir-là des voisins à l'Aéronef : une salle de 2000 places qui s'était muée dans sa configuration "club" à la jauge de 500 âmes.


Ce soir-là je partai seul de mon boulot, mais par un prompt renfort, nous nous vîmes 300 en arrivant à bon port. 
Enfin, 50 lorsqu'Equipe de Foot débarqua avec la ponctualité caractéristique de la salle lilloise...Une qualité à laquelle furent moins attachés les spectateurs qui arrivèrent au fur et à mesure. 
Enfin, au fur et à mesure...c'était plutôt au fût et à mesure (blague !), le bar ne désemplissant pas alors que s'enchaînaient les titres d'un duo dont j'avais la furieuse envie d'être le copain.

Short, chaussettes longues, maillot de l'équipe de France : les deux bonshommes étaient fringués pour jouer un match de Division d'Honneur sur un terrain truffé de monts de taupes. 
Une panoplie qui devint (définitivement, j'insiste pour caler sur le passé simple) vite secondaire : le duo ayant quelque chose de sympathique avant, pendant, entre les morceaux.
Peut-être était-ce cette modestie naturelle, cet humour à la con, cette simplicité dans l'attitude : on se sentait bien à regarder / écouter les deux mecs s'amuser.
L'entente entre les compères allait bien au-delà de leur noise bavard, parfois léger, parfois lourd, souvent secouant, tantôt dansant, tantôt émouvant.
Une flopée de qualificatifs pour une musique saturée, un bon gros indie noise rock aussi joyeux que spleenant (désolé pour cet indélicat néologisme) : la soirée, avec les refrains du sympathique Chantal, avait plus que bien démarrée grâce aux bordelais.*

 

Les pupilles bien dilatées, les tympans vibrants pour le show des girondins suivi au premier rang, je ne m'étais pas aperçu que la température était montée d'un petit cran et que la salle s'était allègrement remplie.

Après un nouveau passage au bar, je peinais à retrouver ma place d'avant, la faute à quelques nénettes qui s'étaient regroupées pour profiter au mieux de la vue sans être dérangées par des grandes perches dans mon genre.

 

(Parenthèse sociétale)
Ce soir-là, j'ai passé la soirée les mains dans les poches : pas que cela ait changé quelque chose à mon expression corporelle, étant coincé à l'idée de remuer disgracieusement une enveloppe qui mérite de plus beaux mouvements. Non, ce soir là, j'étais paniqué à l'idée de frôler un fessier, de toucher un sein involontairement. J'avais peur de mettre mal à l'aise une spectatrice puis d'être injustement dénoncé sur Twitter comme étant un porc. C'est une sensation très étrange, ayant eu un temps, la même opinion que les lecteurs du Figaro ou ne donnant pas tort à 100% à Elisabeth Levy (qui n'avait du coup tort qu'à 98%). Bref, j'ai passé les mains dans les poches (sans me tripoter) et ne sais pas trop comment me comporter pour que mes voisines et moi profitions d'un concert sans que l'un de nous ne soit flippé de la réaction de chacun. À méditer et à débattre.
(Fin de la parenthèse sociétale)

 

Vint le moment qu'attendait toute l'assemblée : Marmozets prenait possession de la scène.
Un gars en particulier, calmement posté devant moi, scrutait l'arrivée de Becca. À cet instant là, il sortit son portable et filma TOUT le putain de concert en prenant bien soin de suivre chaque pas de la chanteuse afin qu'elle ne sorte pas de son cadre.
"Y'en a un qui va user du Sopalin plus tard dans la nuit" songeais-je.
Bref.

Quelque part, je comprenais presque le monomaniaque à l'Iphone : peu importe son sweat hyper large, trop long et son style vestimentaire finalement "à la garçonne" (j'ai déjà vu des passages des "Reines du Shopping", je peux juger, le bon goût n'a aucun secret pour moi), Becca dégageait un truc.
Un truc qui grandissait à chaque fois qu'elle bougeait (rien à voir avec ma main dans la poche) ou surtout chantait. (J'y reviendrai dans quelques lignes)

 

Au départ un peu crispée, la bande devint plus détendue, sans doute rassurée par l'accueil extrêmement chaleureux qui lui fut réservé. 
La setlist alternait avec rythme et succès, entre les deux albums du groupe :
"Play" apparaissait comme étant l'entame idéale, "Like a battery" s'avéra bien plus sympa en live qu'en studio, tout comme l'ensemble de l'album Knowing what you know now.
Sans la surcouche de sa prod', les compos du second album retrouvaient ainsi une âme et un regain d'énergie grâce au côté "brut" et naturel  du live trop étouffé sur galette.


Progressivement, les corps se décoincèrent sur scène et dans la petite fosse. La batterie, semblait punie dans un fond de scène mal éclairé laissant le remuant et formidable Josh trop peu en vue malgré son jeu hyper énergique (cf vidéo de "Meant to be" en fin de report).
En façade, les frères Bottomley (basse et guitare) très appliqués, laissaient à Becca et Sam (guitare rythmique / choeur) la tâche d'échanger avec le public. Des regards, des sourires, des mots (rarement compris par l'assemblée #anglaisLV1?).

Puis, le concert se transforma en kermesse : le groupe souhaitait un bon anniversaire à un spectateur, 3 filles de moins de 9 ans montèrent sur scène après avoir sautillé pendant 45 minutes.


Ambiance de kermesse peut-être, mais une atmosphère familiale, joyeuse, heureuse. On était bien. Tous. Surtout le mec avec son Iphone qui commençait à baver un peu de tous ses orifices.

Et puis, des chanteuses pareilles en kermesse, c'est le pied. Becca a un spectre vocal assez large. Gueularde version hardcore (sans rire) il y a 5-6 ans, chanteuse pop en 2018, rockeuse parfois bien groovy : sa presta était bluffante aussi bien en présence que "juste" vocalement.

Lorsque vint le moment de clore cette délicieuse soirée sur 'Major System Error", le groupe invita l'assemblée à se retrouver quelques minutes plus tard. Je choisissais de reprendre la route, comme d'habitude, refusant de rencontrer les musiciens : étant toujours déçu de voir qu'ils n'étaient pas aussi exceptionnels que je l'imaginais, je m'épargnais une heure de sommeil perdue pour échanger dans un anglais rudimentaire de tristes banalités.

Mon voisin de fosse appuya sur le symbole "STOP" de son smartphone qu'il glissa dans sa poche que j'imaginais humide. La salle se vida rapidement (sans doute comme mon "I-pote" un peu plus tard dans la soirée) : certains prolongèrent la soirée dans les bars lillois, d'autres s'engouffrèrent dans le parking sous la salle.
Des projets différents pour les mêmes expressions de béatitude...

 

 

 

 

 

*Tu noteras que je me suis abstenu de dire que les compos du groupe atteignent leur but en ne laissant personne sur la touche, que le groupe (qui n'a pas pris le ballon en dépit d'applaudissements fournis) a entraîné les gens vers une bonne soirée et que les bordelais ont pris les trois points à l'extérieur (sur le terrain lillois) avec un gros "shoot" de bon rock.
Non, j'suis pas ce genre de lourd.

NB : Pas de photos pour ce report, j'avais oublié mon appareil à la maison. (#amateurisme)
Setlist approximative et douteuse de Marmozets piquée à setlist.com 

 

Play 
Why Do You Hate Me? 
Like A Battery 
Particle 
Lost in Translation 
Habits 
Weird and Wonderful 
Captivate You 
Suffocation
Is It Horrible 
New Religion 
Move, Shake, Hide 
Meant To Be
Run With The Rhythm 
Major System Error 

 

photo de Tookie
le 16/11/2018

3 COMMENTAIRES

pidji

pidji le 16/11/2018 à 14:25:16

Y a vraiment un gars qui a filmé l'intégralité du concert ? Il n'a pas de vie ? Pffff sérieusement... Et si on profitait juste des concerts des fois...

Tookie

Tookie le 16/11/2018 à 14:32:29

Il a pas filmé le concert, il a filmé la chanteuse. Un peu "malaisant"...

pidji

pidji le 16/11/2018 à 15:27:36

ah oui encore plus...

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