Appalachian Terror Unit - We don't Need Them

Actif ou activiste plutôt, depuis environ dix piges, ATU se rappelle à notre bon souvenir, cette année, avec un album au titre plus que limpide. La pochette, un peu naïve, est également révélatrice de l'utopie défendue par le groupe : auto-subsistance, musique, lecture, clébard, mioches (YES FUTURE) et foutez nous la paix... au lieu d'essayer de nous la garder.

ATU constitue, en effet, un des groupes les plus politisés de la scène ricaine. Renvoyant ainsi sans mal, à la démarche et à la puissance de Behind Enemy Line. Loin d'être simplement énervées, les paroles de chaque morceau du groupe constituent ainsi de grosses plâtrées dénonciatrices principalement tournées contre son pays d’origine.

Nous n'avons pas besoin « d'eux ».

« Eux » représentant la racaille de la société moderne, évidemment : les affairistes, les racistes, les timbrés religieux,... Complétez la liste comme bon vous semble, le XXI ème siècle est gavé d'enfoirés.

Affinant son propos (modérément toutefois) pour le rendre encore plus impactant, ATU rentre réellement dans la cour des grands du genre avec cette sortie. Certains déploreront le côté un poil primitif de Greewashing, remisé au placard. Pourtant, ATU n'a pas changé son lance-pierre d'épaule, dans le fond du camtar. La batterie se fait juste plus sismique car mieux produite, le chant, majoritairement féminin, entonne toujours des speechs typiquement anarcho-punks comme sur l'intro de "Consumer Culture" ou de "Casualties Of Rape Culture" :

« The weight of normalized sexism. Pretend it doesn’t exist.

But rape is still used as a tactic of war, and you still control my sister with your fist.

Breast feeding is an obscene act to be hidden while rape jokes are supposedly funny and if they are not your uptight.

Validate us, “Hey you’re a pretty good whatever for a girl”.

Trivialize our story and even condone violence inflicted.

Sick of hearing girls be told how to behave to not get raped.

Victim blaming an automatic response like its every girls fate.

You’re a slut if you fuck and a prude if you don’t.

Instilled with a sense of inferiority to remove prospect of pleasure » ...

Sarah braille aussi et encore (crustpunk 4 ever), soutenue par des chœurs de Cimmériens, et les riffs démontent. Les morceaux prennent pourtant leur temps, loin des deux minutes syndicales. Le titre éponyme de la plaque dépasse alors d'un poil les 13 minutes. Le morceau commence comme du stoner, à la cool, avec une ligne de basse aérienne avant de poutrer son golden boy avec une bûche. ATU s'extrait alors du carcan du genre, proposant une alternative au tout à fond. Guitare sèche, ressac de la mer, chant de grillons, le monstre se termine en une douceur un poil inquiétante pour signifier que rien n'est gagné pour les utopistes en ce bas (très bas) monde. Si vous ne devez écouter qu'un titre que ce soit celui-là.

Moi j'y retourne direct.

Crom-Cruach

le 05/08/2015