Arkona (Pol) - Stella Pandora

Chronique CD album (47:26)

chronique Arkona (Pol) - Stella Pandora

Plus de trente ans d’activités et une puissance d’exécution jamais affadie pour les Polonais d’Arkona, ces pionniers de la Seconde vague à ne pas confondre – est-il encore utile de le préciser ? – avec le groupe russe de Pagan-Folk du même nom.  Autour de son membre fondateur Khorzon, guitariste et compositeur, le quartet originaire de Perzów en est avec Stella Pandora à son 8e album, le 3e chez Debemur Morti depuis qu’ils ont rejoint ce dernier en 2015 !

 

Résultant de trois années de composition plutôt discontinue et se voulant une référence aux albums Imperium (le tout premier, en 1996) et Lunaris (2016), cette plaque marque à nouveau l’attachement viscéral d’Arkona pour un Black Metal tout autant brutal et mélodique, torturé et épique, qui sied tellement à la scène extrême sise en Europe centrale et orientale. Parcourir les 6 titres et les plus de 47 minutes, c’est comme si vous vous enrobiez d’un fil de soie doublé d’un fil de fer barbelé.  

 

"Pandora" ouvre la boîte des hostilités avec deux premières minutes effrayantes qui extraient toute la chaleur de notre corps, avant de nous engloutir dans une nuée incandescente. Premier titre plus qu’efficace pour nous immerger dans l’univers conceptuel de Stella Pandora autour « l’inévitabilité de la mort et l’inutilité de lutter contre le destin humain : lorsque la foi n’est qu’une coquille vide destinée à la manipulation, le mythe devient la seule vérité dans l’absurdité de l’existence. » L’artwork de l’artiste polonais Maciej Kamuda (Blut Aus Nord, Ershetu) constitue, sur ce point, un prolongement visuel de très belle facture.

 

"Altaria" n’éclipse nullement la force évocatrice assez époustouflante qui se dégage de ce long-format, subtil et puissant. Il révèle à nouveau les talents d’écriture de Khorzon, avec un riffing et des orchestrations laissant apparaitre un sens harmonique toujours aussi intense et triomphant. La triste noirceur et la so(m)bre agressivité de ce Black Metal se prolongent sur "Necropolis", extrait d’une ancienne version demo, ici magnifié par un souffle épique se levant peu à peu pour devenir un vent mélancolique sur "Elysium". Morceau après morceau, dans une gradation d’émotions et de tensions habilement composée, l’énergie s’accumule et se libère complètement sur "Prometheus", gemme musicale rougeoyante centrée sur ce « symbole de rébellion, de caractère », cette « entité qui ne se soumet jamais à la volonté de ceux qui tentent de l'asservir ». Sur ce titre, les lignes de basse, déjà bien prégnantes sur "Altaria", poutrent encore plus et structurent en sous-main ce titre magnifique ! Il ne nous manque plus alors que la dernière pierre, "Aurora" (écrite – signalons-le – à quatre mains avec le guitariste Kaamos), pour nous offrir la substance de ce nouvel Arkona. Cette outro, qui prend le chemin durant deux minutes d’un morceau instrumental, se pare dans un second temps de toute la férocité mélodique si caractéristique de cette figure du Black Metal européen.   

 

Cela faisait fort longtemps que les mots ne m’étaient pas venus aussi facilement pour la rédaction d’une chronique. Il faut dire que je ponce Stella Pandora depuis la fin de l’été et j’ai été hameçonné, cueilli, saisi, subjugué dès la première écoute…

photo de Seisachtheion
le 06/12/2024

2 COMMENTAIRES

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 06/12/2024 à 11:26:30

ça donne envie !

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 07/12/2024 à 10:47:27

C'est rudement bien troussé mais dès le deuxième morceau, le côté très mélodique voire mélancolique atténue fortement ce que je recherche dans le BM. Au final, ça reste très agréable mais je retourne au gargantuesque et effrayant album de PORONIEC.

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